Révolution française
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Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail ?
En effectuant une recherche Google Lens (programme de reconnaissance d’image développé par Google) sur une estampe d’Etienne Béricourt, il me fut proposé l’image ci-dessus. Cette image se trouve sur une page en ligne du Larousse concernant la Garde nationale. Elle est légendée de la façon suivante « Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail, vers 1791″. Et lorsque l’on clique sur l’image, des informations supplémentaires sont données : « Révolutionnaire tout autant que répressive, la Garde nationale contribua à instaurer la dictature de la capitale sur le reste du pays. Ph. Jean-Jacques Hautefeuille © Archives Larbor » (Nous pouvons régulièrement trouver des images créditées Archives Larbor ou Archives…
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Jean Théophile Victoire Leclerc l’Enragé devenu Jean Leclerc, l’éditeur de l’Ami des Lois.
Introduction Il y a plus de quatre ans, dans un projet d’ouvrage qui hélas ne vit pas le jour et devant regrouper des biographies de femmes de l’Ouest de la France, je me suis intéressée à la Révolutionnaire Pauline Léon. Cette révolutionnaire qui fut présidente des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires et qui avait épousé en novembre 1793 l’Enragé Jean Théophile Victoire Leclerc d’Oze dit Leclerc de Lyon, était décédée en Vendée[1]. Le devenir du couple emprisonné en avril 1794 et libéré après Thermidor avait été pour les historiens un mystère pendant près de deux cent ans[2]. La première découverte les concernant date de 1982, lorsque le canadien Michael Davis Sibalis publia…
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Jean Allard, l’enfant survivant de la virée de Galerne
Au printemps 1793, dans l’ouest de la France éclatent des troubles connus sous le nom de Première Guerre de Vendée. Après un printemps et un été ponctués de victoires éclatantes (excepté Nantes), l’automne s’avère beaucoup complexe pour les insurgés. Ainsi, le 17 octobre, les armées Vendéennes connaissent une sévère défaite près de Cholet et il est alors funestement décidé de franchir la Loire. L’objectif est de prendre un port permettant aux alliés anglais et à l’armée des Prince de les rejoindre dans la lutte. Plusieurs dizaines de milliers de civils suivent l’armée Royaliste dans ce qui est nommée la Virée de Galerne. Malgré de belles victoires leur permettant notamment de…
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Et si une aquarelle de Debucourt serait en fait de la main de Béricourt ?
Le musée d’Art de Cleveland possède dans ses collections, un dessin à l’encre de chine aquarellé et intitulé scène de Carnaval. Cette œuvre aux dimensions de 30.6 x 44.5 cm est attribuée à Philibert Louis Debucourt. Peintre et graveur de l’école française de la fin du XVIIIe et du début du XIXe connu notamment pour ses scènes de genre. Mais l’attribution de scène de Carnaval est-elle exacte ? Le doute est plus que permis. Ayant écrit un article sur son contemporain Etienne Béricourt, tout me laisse à croire que cette aquarelle serait en vérité de lui. D’abord, précisons que cette scène de Carnaval, attribuée donc à Debucourt, est entrée dans…
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Glane concernant Joseph Bara
Qui n’a jamais entendu parler de Joseph Bara, jeune soldat de 14 ans qui selon la légende révolutionnaire durant les guerres de Vendée en défendant des chevaux fut tué le 7 décembre 1793 à Jallais (Maine-et-Loire) par des combattants royalistes pour avoir préféré crier « vive la République » que « vive le Roi » ? Pour rappel, voici ce que l’on peut dire succinctement sur Joseph Bara. Joseph Bara, né la veille, est baptisé sous les prénoms de François Joseph à Palaiseau le 30 juillet 1779, fils de François Bara garde-chasse de la seigneurie de Palaiseau et demeurant au château et de Marie Anne Leroy. Joseph est le troisième fils et l’avant-dernier enfant d’une…
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Traces des Guerres de Vendée dans les registres d’état civil et de catholicité du Nord Deux-Sèvres
Dans l’Ouest de la France, à la toute fin du XVIIIe siècle, durant la Révolution française, se déroula une des pages les plus tragiques de l’histoire contemporaine : une guerre civile connue sous le nom de Guerre(s) de Vendée. La période la plus violente, celle des grandes batailles, de l’expédition outre-Loire, puis des colonnes infernales et de l’ultime résistance dure de mars 1793 (début de la révolte) au premier semestre 1796 (moment où la population déposa massivement les armes et qui vit disparaître les derniers chefs : Stofflet (fusillé en février), Charette (fusillé en mars), Sapinaud et d’Autichamp (capitulent en mai), Forestier (quitte la France au début de l’été)…). La zone insurgée…
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Un révolutionnaire de province, Nicolas Anne Gabriel Sergent.
Le Musée Bowes, musée d’Art situé à Barnard Castle, dans le comté de Durham, possède dans ses collections un tableau d’un révolutionnaire français portant la cocarde tricolore sur son chapeau. Ce tableau datant vraisemblablement de 1862 est signé du peintre académique Jacques Eugène Feyen. Voici la traduction de la notice le concernant : « – Grand-père de Mme Bowes, durant la Révolution française, il commanda un bataillon pendant la guerre de Vendée. De retour à Paris, il est faussement accusé et condamné à mort en 1792 (sic), mais échappe à la guillotine. Il est dit avoir été réalisé lors de son emprisonnement en 1792. Titre Monsieur Sergent »[1] En cherchant…
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Le révolutionnaire plébéien Albert Mazuel (Première partie)
Albert Mazuel, personnalité secondaire, mais non mineure de la Révolution française, n’est pas le plus connu de ceux qui accompagnèrent Hébert à l’échafaud. Pourtant, il participa à de nombreux événements cruciaux. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la notice détaillée de Tuetey le concernant dans le Répertoire général des sources manuscrites de l’histoire de Paris pendant la Révolution française.[1] Plusieurs historiens se sont intéressés à lui, soit au détour d’un chapitre, ou soit même pour des articles complets comme Mazuel et l’hébertisme de Maurice Dommanget[2]. Richard Cobb dans l’Armée révolutionnaire instrument de la Terreur dans les régions lui consacra de nombreuses pages[3], preuves s’il en fallait de l’intérêt que peut…
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Le révolutionnaire plébéien Albert Mazuel (suite et fin)
Lire la Première Partie Mission à Beauvais[1] Premières tensions En plus de l’aide apportée à la réquisition des grains, la cavalerie de l’Armée révolutionnaire participe alors au combat mené contre le « tiédisme révolutionnaire« , où toute opinion considérée comme contre-révolutionnaire doit être combattue. Les habitants de l’Oise n’éprouvent pas tous, loin de là l’enthousiasme révolutionnaire des cavaliers stationnés dans le département (ces « détachements de sans-culottes parisiens, transformés en soldats politiques »[2]). Dans les petites communes rurales du département, l’anticléricalisme des troupes provoque des tensions. Et les autorités constituées n’apprécient pas les leçons de civisme que voudraient leur donner ces « étrangers ». De nombreux heurts en découlent. Et un profond antagonisme…
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Etienne Béricourt, observateur de la Révolution
Voici un article sur un dessinateur et aquarelliste français du XVIIIe siècle, spécialiste des scènes de genre, « artiste largement ignoré œuvrant pour une production à consommation rapide, proche de l’imagerie [1] » ; le prolixe et pourtant mal documenté Etienne Béricourt. N’ayant pas trouvé de réelles études ni d’articles le concernant (qui existent peut-être) même si, lors d’un colloque en avril 2012 sur le thème de la caricature à l’université de Kent à Canterbury, une conférence lui fut dédiée [2], et voulant en savoir plus, j’ai effectué quelques recherches (certainement non exhaustives). Voici donc dans cet article, les premiers éléments glanés ici et là. Emmanuel Bénézit dans son dictionnaire des artistes…