XIXe Siècle
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L’exécution des sœurs de la Métairie à Nantes en 1793…
Entre réalité et œuvre artistique Voici ci-dessus un tableau ayant pour thème la répression à Nantes durant la période révolutionnaire, et plus particulièrement l’exécution des sœurs de la Métairie. Intitulé Épisode de 1793, à Nantes ou une Une exécution révolutionnaire sur la place du Bouffay, il fut réalisé par un peintre né dans la cité des Ducs, Auguste-Hyacinthe Debay. Provenant du musée d’Arts de Nantes, il est exposé au château des Ducs de Bretagne, musée d’Histoire de la ville. Notons que deux autres œuvres également conservées à Nantes au thème approchant qui est celui des noyades seront prochainement étudiées. Mais qui étaient elles ? Et pourquoi Debay les a-t-il plus particulièrement…
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Un étonnant touriste du XVIIIe siècle à la Pagode de Chanteloup près d’Amboise
Au début du XIXe siècle, François Sébastien Letourneux, ancien ministre de l’Intérieur en 1797/1798, couche sur le papier du manuscrit de ses mémoires le souvenir d’un voyage qu’il fit entre Nantes et Paris entre septembre et octobre 1784. Lors du voyage de retour, il passe par Amboise ; voici ce qu’il écrit : “A Amboise, nous visitames la superbe maison Chanteloup, d’un luxe plus que royale ; et nous remarquâmes la pagode ou pyramide chinoise ; monument élevé par l’orgueil de Choiseul, pour y transmettre avec la mémoire de sa disgrâce ministériel, les noms de tous les grands qui étaient venus le consoler dans son exil. Le visir y semblait insulter encore un…
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Leonor de Alorna, marquise d’Alorna, comtesse d’Oeynhausen
Mes recherches sur le général Henri Forestier m’ont amené à me pencher sur une autre figure historique : Leonora de Almeida Portugal Lencastre et Lorena, Marquise de Alorna et Comtesse d’Oeynhausen ; dite Alcide. Un drame familiale à la base de ses futurs engagements politiques ? Née à Lisbonne le 31 octobre 1750, elle est la fille de Don Joao de Almeida Portugal, second marquis de Alorna, et de Leonora de Lorena, fille du marquis de Tavora. Sa famille compte parmi les plus vieilles et les plus hautes du Portugal. Elle descend entre autres de Don Petro de Almeida, marquis de Castel-Novo, Comte de Assumar et vice-roi des Indes. Et pourtant malgré une…
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Frédéric Grelier de Concize, du survivant de la Virée de Galerne au cavalier napoléonien
Il y a quelques mois, je vous ai fait connaitre le destin de Jean Allard, jeune paysan ayant survécu à la Virée de Galerne ; cette fois-ci, voici celui d’un noble ayant échappé de justesse à la mort grâce à son jeune âge, Frédéric Grelier de Concize (Concise, Consize, Conscize…). Grelier n’est pas un patronyme tout à fait inconnu pour toute personne s’intéressant aux Guerres de Vendée. En effet Pierre Grelier écuyer seigneur de la Jousselinière dépendant de la Chapelle-Themer, capitaine du château de Fontenay en 1555 et ayant embrassé le Protestantisme eut une nombreuse descendance ; et les branches parentes de la Jousselinière, du Fougeroux et de Concize donnèrent, que ce…
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Jean Théophile Victoire Leclerc l’Enragé devenu Jean Leclerc, l’éditeur de l’Ami des Lois.
Introduction Il y a plus de quatre ans, dans un projet d’ouvrage qui hélas ne vit pas le jour et devant regrouper des biographies de femmes de l’Ouest de la France, je me suis intéressée à la Révolutionnaire Pauline Léon. Cette révolutionnaire qui fut présidente des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires et qui avait épousé en novembre 1793 l’Enragé Jean Théophile Victoire Leclerc d’Oze dit Leclerc de Lyon, était décédée en Vendée[1]. Le devenir du couple emprisonné en avril 1794 et libéré après Thermidor avait été pour les historiens un mystère pendant près de deux cent ans[2]. La première découverte les concernant date de 1982, lorsque le canadien Michael Davis Sibalis publia…
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Frances Balfour, du modèle préraphaélite à la suffragiste
Le Musée d’art de Nantes a acquis en 1991 une huile sur toile du peintre préraphaélite anglais Edward Burne-Jones, “Portrait de Lady Frances Balfour” exécuté en 1880. Il est ainsi dans l’hexagone un des rares musées de France à posséder une œuvre de ce mouvement peu connu. Ce tableau épuré joue sur une harmonie de blancs que l’on retrouve sur le fond uni du tableau, sur le costume et le teint pâle du modèle. Le rebord d’une table, les yeux, la bouche et surtout la chevelure rousse du modèle sont les uniques éclats de couleur venant rehausser le tableau. Le modèle représenté dont la rousseur était un critère de beauté…
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Joséphine Bowes, la comédienne devenue comtesse
Dans la page spectacle du journal du Commerce du 26 juillet 1847, peut être lues quelques lignes concernant une actrice débutante dont personne n’aurait pu alors imaginer le destin : “Mlle Delorme a de la gaité, une taille charmante, une voix agréable : alerte et vive, elle anime la scène, lance le mot avec esprit, et détache bien le couplet. Les auteurs doivent avoir les yeux fixés sur cette gentille comédienne, dont les rapides progrès réalisent à chaque création nouvelle les espérances que ses débuts avaient fait concevoir, et nous ne saurions trop engager le directeur à mettre en lumière les heureuses qualités qui la distinguent ”. Joséphine Benoite…
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Petite chronique courlitaise durant l’Empire
Dans le bocage bressuirais et plus particulièrement dans le canton de Cerizay, le début de l’Empire n’est pas une période si calme. Tout comme dans le Lyonnais, mais aussi la Bretagne (les Louisets), l’Aveyron (les Enfarinés)… une partie de la population et de nombreux prêtres desservant ces paroisses refusent le Concordat. Dans le bocage, cette église anticoncordataire est tout simplement appelée la “Petite Eglise” et ses membres les “dissidents”[1]. L’ Empire étant grand dévoreur de soldats, simultanément un refus vis-à-vis de la conscription s’accentue. Notons que ce refus est exhorté par les prêtres anticoncordataires. Avec l’appui d’une partie de la population locale, ces conscrits réfractaires fuient les patrouilles de…
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L’imprimeur Théodore Lamberté (suite et fin)
De la Société populaire de Melun à La Nouvelle-Orléans, que sait-on de la vie de Théodore Lamberté l’imprimeur des babouvistes ? (1ere partie ici) Après son acquittement Toutefois, Théodore Lamberté conserva et exprima toujours ses opinions. Ayant installé sa nouvelle imprimerie rue du Fouarre à Paris, il continua à fréquenter cette opposition démocratique représentée entre autres par le journaliste René-François Bescher. Ainsi, Bescher fit appel à lui en tant qu’imprimeur du Défenseur de la vérité et des principes [81]. Ce journal néo-jacobin était dirigé par une “société d’écrivains patriotes“. En parallèle Lamberté imprima quelques brochures.[82] Après le coup d’État du 4 septembre 1797 (18 fructidor an V), le 7 septembre (21…
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L’imprimeur Théodore Lamberté (1ere Partie)
De la Société populaire de Melun à La Nouvelle-Orléans, que sait-on de la vie de Théodore Lamberté l’imprimeur des babouvistes ? Dans un précédent article Un royaliste chez les bonapartistes relatant le voyage du baron de Montlezun en Amérique et son passage à La Nouvelle-Orléans durant l’hiver 1816/1817, je montrais qu’à cette période cette ville louisianaise était un refuge pour les bonapartistes en exil depuis l’arrivée de la Restauration. Avec certains ex-révolutionnaires comme le conventionnel régicide Taillefer, ils avaient rejoint une première vague de républicains déjà installés en Louisiane comme J. B Thierry l’éditeur du Courrier de la Louisiane, le comédien et journaliste Alexis Daudet ayant fui la vindicte napoléonienne, et l’ex-enragé…