Garde nationale
Art,  Glanes/Petites découvertes,  Révolution française

Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail ?

En effectuant une recherche Google Lens (programme de reconnaissance d’image développé par Google) sur une estampe d’Etienne Béricourt, il me fut proposé l’image ci-dessus.
 
Cette image se trouve sur une page en ligne du Larousse concernant la Garde nationale. Elle est légendée de la façon suivante “ Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail, vers 1791″.
Et lorsque l’on clique sur l’image, des informations supplémentaires sont données :
 
Révolutionnaire tout autant que répressive, la Garde nationale contribua à instaurer la dictature de la capitale sur le reste du pays.
Ph. Jean-Jacques Hautefeuille © Archives Larbor” (Nous pouvons régulièrement trouver des images créditées Archives Larbor ou Archives Labor)
 
Cette image n’apparait sur Internet semble-t-il uniquement que sur les pages Larousse consacrées au sujet de la Garde nationale et sur un site en espagnol, n’étant que la traduction de la première page.
Voici une description très succincte de la scène ; la qualité de l’image ne permet pas de pouvoir détailler. Nous y voyons quelques ouvriers effectuant des travaux qui semblent de terrassement (charrette, brouettes, pelles et pioches). A gauche de l’action deux travailleurs se désaltèrent auprès d’une femme tenant un broc dans ses mains, pendant que d’autres en plus grand nombre, se tiennent immobiles tournés vers des gardes nationaux au nombre de quatre et paraissent attendre des ordres ou des réponses à leurs exigences. A droite, deux ouvriers, l’un assis et l’autre allongé, observent la scène, tandis qu’au dessous d’eux deux hommes debout observent aussi la scène. Au fond, nous pouvons discerner un bâtiment pouvant être l’Ecole militaire.
 
La datation de 1791 donnée semble inexacte, on pourrait plutôt penser que l’évènement dessiné soit situé en juillet 1790.
 
Pour rappel, la fête de la Fédération prévue le 14 juillet 1790 au Champ-de-Mars et devant réunir notamment des Gardes nationaux de toute la France, des travaux de nivellement furent entrepris et prirent du retard. On reprocha aux ouvriers, pourtant plus de mille, leur lenteur. Eux s’estimaient mal payé, menacèrent de faire grève.
La population parisienne fut appelée alors en masse pour aider aux travaux de terrassement. Cet événement de liesse et de solidarité connu comme les journées dites des brouettes fut beaucoup représenté par les artistes de l’époque.
Etienne Béricourt, en fut un de ces observateurs, on peut citer de lui Divertissements pendant les travaux préparatifs de la fête de la Fédération conservé au musée de la Révolution Française à Vizille, et Préparatifs de la fête de la Fédération en juillet 1790 (voir ci-dessouss).
Mais, même si l’illustration de l’article concernant les gardes nationaux du Larousse fut trouvée par une recherche Google Lens concernant Béricourt, peut-on lui attribuer cette œuvre anonyme ?
La médiocre qualité de ce dessin ne permet pas d’observer les visage, pourtant particuliers des bonshommes de Béricourt” comme les appelait Edmond de Goncourt. Je peux toutefois indiquer que l’un des six hommes en avant-plan tirant la charrette regarde le dessinateur, attitude souvent caractéristique chez Béricourt, et que celui allongé possède de nombreuses similitudes avec celui de l’érection de l’arbre de la liberté. De plus, dans de nombreux dessins de Béricourt les personnages secondaires désignent de leur doigt l’action, tout comme dans cet œuvre intitulée “Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail”.
 
Je conclue, on indiquant que je serai plus qu’enchantée d’avoir plus d’éléments sur ce sujet.
 
 

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