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Un étonnant touriste du XVIIIe siècle à la Pagode de Chanteloup près d’Amboise
Au début du XIXe siècle, François Sébastien Letourneux, ancien ministre de l’Intérieur en 1797/1798, couche sur le papier du manuscrit de ses mémoires le souvenir d’un voyage qu’il fit entre Nantes et Paris entre septembre et octobre 1784. Lors du voyage de retour, il passe par Amboise ; voici ce qu’il écrit : “A Amboise, nous visitames la superbe maison Chanteloup, d’un luxe plus que royale ; et nous remarquâmes la pagode ou pyramide chinoise ; monument élevé par l’orgueil de Choiseul, pour y transmettre avec la mémoire de sa disgrâce ministériel, les noms de tous les grands qui étaient venus le consoler dans son exil. Le visir y semblait insulter encore un…
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Le révolutionnaire Amable Joseph Meuris, un Léonidas sans-culotte ?
Rien ne destinait en premier lieu, le révolutionnaire Amable Joseph Meuris commandant d’un bataillon départementaire de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique) à devenir selon certains historiens du XIXe un nouveau Léonidas. Par un saisissant raccourci historique, ce ferblantier montagnard qui, lors de la bataille de Nantes fin juin 1793 contre l’armée vendéenne, défendit un poste avancé et fut tué en duel par un girondin le 14 juillet 1793, était pour certains, sauveur de Nantes mais aussi de la République. En effet, dans la nuit du 27 au 28 juin 1793, Meuris à la tête d’un bataillon départementaire retarda une partie de l’armée vendéenne à Nort-sur Erdre. Il contraria ainsi le plan d’attaque de…
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Les ascendants de la révolutionnaire Pauline Léon
De la jeunesse et de l’ascendance de Pauline Léon, nous n’en connaissions jusqu’ici que ce qu’elle avait indiqué dans son mémoire rédigé lors de ses quelques mois d’emprisonnement en 1794 : “Née à Paris le 28 septembre 1768, de Pierre Paul Léon fabricant de chocolat et de Mathurine Téholan, son épouse ; à l’époque de la Révolution, j’aidais ma mère veuve depuis cinq années à continuer son commerce et à élever sa famille composée de cinq enfants, et j’étais par conséquent nourrie et entretenue chez elle, ce qui a duré jusqu’à l’époque de mon mariage, c’est-à-dire jusqu’au 28 brumaire de la deuxième année républicaine, moment où elle me donna la direction de…
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Le vigneron achalandé
Je référencie actuellement les œuvres signées et attribuées à Etienne Béricourt, artiste de l’Ecole française du XVIIIe habitué aux scènes de genre, particulièrement connu pour ses scènes concernant la Révolution française. Et commençant à bien connaitre son style particulier pour avoir notamment parcouru de nombreux sites Internet et bases de données de musées, de catalogues ou sites de ventes au enchères, je me mets à douter de certaines attributions, comme cette scène de carnaval conservée au Musée d’art de Cleveland (Et si une aquarelle de Debucourt serait en fait de la main de Béricourt ?) ou à penser que certaines semblent de lui (Officiers de la Garde nationale incitant…
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Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail ?
En effectuant une recherche Google Lens (programme de reconnaissance d’image développé par Google) sur une estampe d’Etienne Béricourt, il me fut proposé l’image ci-dessus. Cette image se trouve sur une page en ligne du Larousse concernant la Garde nationale. Elle est légendée de la façon suivante “ Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail, vers 1791″. Et lorsque l’on clique sur l’image, des informations supplémentaires sont données : “Révolutionnaire tout autant que répressive, la Garde nationale contribua à instaurer la dictature de la capitale sur le reste du pays. Ph. Jean-Jacques Hautefeuille © Archives Larbor” (Nous pouvons régulièrement trouver des images créditées Archives Larbor ou Archives…
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Jean Théophile Victoire Leclerc l’Enragé devenu Jean Leclerc, l’éditeur de l’Ami des Lois.
Introduction Il y a plus de quatre ans, dans un projet d’ouvrage qui hélas ne vit pas le jour et devant regrouper des biographies de femmes de l’Ouest de la France, je me suis intéressée à la Révolutionnaire Pauline Léon. Cette révolutionnaire qui fut présidente des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires et qui avait épousé en novembre 1793 l’Enragé Jean Théophile Victoire Leclerc d’Oze dit Leclerc de Lyon, était décédée en Vendée[1]. Le devenir du couple emprisonné en avril 1794 et libéré après Thermidor avait été pour les historiens un mystère pendant près de deux cent ans[2]. La première découverte les concernant date de 1982, lorsque le canadien Michael Davis Sibalis publia…
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Jean Allard, l’enfant survivant de la virée de Galerne
Au printemps 1793, dans l’ouest de la France éclatent des troubles connus sous le nom de Première Guerre de Vendée. Après un printemps et un été ponctués de victoires éclatantes (excepté Nantes), l’automne s’avère beaucoup complexe pour les insurgés. Ainsi, le 17 octobre, les armées Vendéennes connaissent une sévère défaite près de Cholet et il est alors funestement décidé de franchir la Loire. L’objectif est de prendre un port permettant aux alliés anglais et à l’armée des Prince de les rejoindre dans la lutte. Plusieurs dizaines de milliers de civils suivent l’armée Royaliste dans ce qui est nommée la Virée de Galerne. Malgré de belles victoires leur permettant notamment de…
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Et si une aquarelle de Debucourt serait en fait de la main de Béricourt ?
Le musée d’Art de Cleveland possède dans ses collections, un dessin à l’encre de chine aquarellé et intitulé scène de Carnaval. Cette œuvre aux dimensions de 30.6 x 44.5 cm est attribuée à Philibert Louis Debucourt. Peintre et graveur de l’école française de la fin du XVIIIe et du début du XIXe connu notamment pour ses scènes de genre. Mais l’attribution de scène de Carnaval est-elle exacte ? Le doute est plus que permis. Ayant écrit un article sur son contemporain Etienne Béricourt, tout me laisse à croire que cette aquarelle serait en vérité de lui. D’abord, précisons que cette scène de Carnaval, attribuée donc à Debucourt, est entrée dans…
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Glane concernant Joseph Bara
Qui n’a jamais entendu parler de Joseph Bara, jeune soldat de 14 ans qui selon la légende révolutionnaire durant les guerres de Vendée en défendant des chevaux fut tué le 7 décembre 1793 à Jallais (Maine-et-Loire) par des combattants royalistes pour avoir préféré crier “vive la République” que “vive le Roi” ? Pour rappel, voici ce que l’on peut dire succinctement sur Joseph Bara. Joseph Bara, né la veille, est baptisé sous les prénoms de François Joseph à Palaiseau le 30 juillet 1779, fils de François Bara garde-chasse de la seigneurie de Palaiseau et demeurant au château et de Marie Anne Leroy. Joseph est le troisième fils et l’avant-dernier enfant d’une…
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Traces des Guerres de Vendée dans les registres d’état civil et de catholicité du Nord Deux-Sèvres
Dans l’Ouest de la France, à la toute fin du XVIIIe siècle, durant la Révolution française, se déroula une des pages les plus tragiques de l’histoire contemporaine : une guerre civile connue sous le nom de Guerre(s) de Vendée. La période la plus violente, celle des grandes batailles, de l’expédition outre-Loire, puis des colonnes infernales et de l’ultime résistance dure de mars 1793 (début de la révolte) au premier semestre 1796 (moment où la population déposa massivement les armes et qui vit disparaître les derniers chefs : Stofflet (fusillé en février), Charette (fusillé en mars), Sapinaud et d’Autichamp (capitulent en mai), Forestier (quitte la France au début de l’été)…). La zone insurgée…