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02/02/2025Article paru dans un journal concernant les débuts sur la scène lyonnaise de la future révolutionnaire Claire Lacombe [...] Lire la suite…
05/06/2024La Révolutionnaire Claire Lacombe, comédienne à Nantes durant le Directoire : de la Citoyenne Républicaine Révolutionnaire à la tragédienne… . Introduction Cet article ne relate pas le combat politique de la révolutionnaire Claire Lacombe, ex présidente des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires, plus qu’étudié, mais va tenter de mettre en lumière une facette moins connue qui est sa carrière de comédienne à Nantes durant le Directoire. Claire, née en 1765 à Pamiers et sur les planches depuis ses 22 ans, s’est fait connaître à Marseille, Lyon et Toulon, avant son arrivée à Paris en juin 1792. En parallèle de son combat politique, elle semble avoir souhaité continuer son métier de comédienne. Ainsi, en novembre 1792, la citoyenne Lacombe est indiquée débuter au théâtre de la République, et y est citée dans les rôles de Cléopâtre, Phèdre et Séminaris. Ses talents ne doivent pas être sous-estimés, si l’on se réfère à Joachim Vilate, agent du Comité de salut public et juré du Tribunal révolutionnaire, qui en 1794 se souvient d’elle interprète de Rodogune  : « (…)la tête haute, le regard fier, la marche imposante, on l’aurait crue, sur la scène, prête à jouer ses rôles (…) » Au printemps 1793, Claire Lacombe signe un contrat pour « les premiers rôles thragiques et comiques, ainsi que les reines et mères nobles de ce même genre, c’est-à-dire tant dans la thragédie que la comédie » dans une troupe devant jouer à Mayence. Mais la ville étant prise par les troupes ennemies, Claire se retrouve sans emploi pour la saison à venir. Notre comédienne, sans engagement, s’implique alors complétement dans le combat politique au sein de la Société des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires, dont elle en devient une des présidentes. Mais à la fin de l’automne 1793, il n’est plus autorisé au femmes d’avoir des activités militantes organisées, et la Société des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires est dissoute. Contrat pour Dunkerque Au printemps 1794, Claire Lacombe ayant souhaité reprendre son métier de comédienne et ayant obtenu un contrat pour Dunkerque pour le 4 avril (16 germinal ), demande un passeport. Lors de la séance du 14 mars (24 ventôse), un des membres du conseil de la Commune semblant bien connaitre son registre lui indique « n’y jouez pas de rôles de reine, ni d’impératrice » ; ce qui lui vaut comme réponse de Claire :   » il n’y en a plus ». Dans le milieu du théâtre, à quelques exceptions près, les contrats sont généralement signés durant la période pascale ; et en cette année de 1794, le dimanche de Pâques se trouve être le 20 avril. La date de départ de Claire Lacombe, au moment même où les Exagérés sont arrêtés (durant la nuit du 13 au 14 mars, dont Mazuel, proche de Claire) est considérée comme suspecte par la citoyenne Challa épouse Mellet, ancienne Citoyenne Républicaine Révolutionnaire n’ayant certainement pas accepté à la fin de l’été 1793, le rapprochement de la société vis-à-vis des Enragés. Notons que la citoyenne Challa dénonce aussi Pauline Léon, première présidente de la Société des Républicaines Révolutionnaires. Les deux anciennes présidentes sont arrêtées ainsi que l’ex Enragé Leclerc d’Oze dit de Lyon, époux de Pauline. Alors que le couple Leclerc est rapidement libéré après la chute de Robespierre, cela n’est pas le cas pour Claire Lacombe qui demeure en prison jusqu’au 18 août 1795 (1er fructidor an III). Notons que le Comité de surveillance de la section de la Halle au Blé lors de son incarcération à Sainte-Pélagie où elle y est depuis le 2 avril 1794, date de son arrestation, indique qu’elle est actrice « avant et pendant la Révolution, » que son revenu ne vient « rien d’autres que son état » et que, de plus elle « montre beaucoup de patriotismes, mais aussi beaucoup d’intrigue ». A sa sortie, elle habite alors chez son amie Justine Thébaud l’ayant déjà hébergée à son arrivée à Paris. Arrivée à Nantes de Claire Lacombe Quelques mois après sa libération, Claire, après négociations avec Monlavet, actionnaire principal et entrepreneur de spectacle à Nantes avec Violette et Duboscq, obtient un contrat au Grand Théâtre de cette ville. Contrat signé le 4 janvier 1796 (14 nivôse an IV) pour cent quatre vingt trois Livres mensuels avec une avance de quatre-vingt-quatorze Livres. Tout comédien et toute comédienne devant fournir ses propres costume, Claire a-t-elle pu récupérer ceux mis en gage lors de emprisonnement à Sante Pélagie ? . Ce contrat, comme l’espère Claire Lacombe doit relancer sa carrière ; mais pour une ex Républicaine Révolutionnaire dont certaines membres comme Pauline Léon avaient souhaité combattre en Vendée, la possibilité de jouer dans cette ville républicaine possède aussi une forte portée symbolique et certainement un acte militant. La troupe de la République dédiée au Grand spectacle comprend près d’une centaine de membres allant du comédien, à la chanteuse lyrique, du musicien à l’habilleuse…Cette troupe joue dans un des plus beaux théâtres de France, le Grand Théâtre, construit par l’architecte Mathurin Crucy à l’initiative du receveur général des fermes Graslin et inauguré en 1788. Arthur Young lors d’un passage à Nantes le décrit ainsi : Après mon arrivée, je suis allé de suite au théâtre, construit tout récemment en belle pierre blanche. La façade a un superbe portique de huit colonnes corinthiennes fort élégantes ; quatre autres en dedans séparent ce portique d’un vestibule majestueux. À l’intérieur, ce n’est qu’or et peinture, le coup d’œil d’entrée me frappa grandement. La salle est, je crois, deux fois aussi grande que celle de Drury-Lane et cinq fois plus magnifique. Comme c’était un dimanche, la salle était comble. Ce lieu de spectacle devient à la Révolution, théâtre de la République. De grands noms de la scène théâtrale de province du moment y rencontrent un certain succès dont Gourville, Dumanoir, Saint-Amand et son épouse… Modérons toutefois ce succès, car les entrepreneurs demandent régulièrement aux autorités municipales que le prix des places soient augmentées, pour contrecarrer l’inflation. Claire Lacombe, quant à elle est employée aux « forts premiers rôles tant dans la tragédie et tant dans la comédie et le drame, reine mère noble grandes coquettes et tout autre rôle dépendant de cet emploi ». Elle arrive à Nantes à une période charnière pour la ville. Ainsi, le journal local  la Feuille Nantaise, entre rumeurs et comptes-rendus des généraux, montre l’état d’esprit de la cité.   Depuis la rupture de la paix de la Jaunaye, les troupes républicaines pourchassent les ultimes combattants Vendéens. et le journal relate les derniers instants de l’armée de Stofflet et de celle de Charette. La capture de Charette et son exécution à Nantes le 29 mars, met un terme temporaire aux premières guerres de Vendée. Est-ce enfin la fin des recettes en demi-teintes du théâtre de la République ? Ce dernier s’était fait et se fait encore l’écho de cette guerre permettant ainsi aux Nantais d’avoir une vision des événements. La pièce les Emigrés de Quiberon de Boullault est jouée dès thermidor an III ; mais aussi une pièce intitulée la Prise de Charette, ainsi que  l’époux républicain de Mathurin de Pompigny. De plus, suite à un arrêté municipal et la demande du Directoire, chaque représentation doit commencer par des chants patriotiques. Le  23 avril 1796 (4 floréal, an IV) durant la période pascale, les actionnaires vendent leurs parts à un ancien tapissier nommé Danglas devenu entrepreneur de spectacles. Cette saison s’achève avec les adieux de Gourville, vedette masculine nantaise depuis des décennies. Quant à Claire, son contrat est renouvelé jusqu’à Pâques 1797. Cette nouvelle année théâtrale s’ouvre sous de bons auspices. Le public, rassuré semble vouloir revenir en plus grand nombre et Danglas fait tout en son pouvoir pour lui assurer un spectacle de qualité. Ainsi est proposé au Grand Théâtre, à partir de 17 heures six jours sur sept, le programme de la soirée composé de deux parties. Dans un premier temps, est joué soit une tragédie, un drame ou une comédie ; et dans un deuxième temps un opéra ou même un ballet. On peut citer certaines pièces  présentées ayant des rôles pouvant correspondre à Claire Lacombe, comme Iphégénie en Tauride le 14 juin, la Surprise de l’amour de Marivaux le 16, Phèdre et  Hyppolite le 22, Médée le 30 toujours de ce moi de juin. Mais le séjour à Nantes de Claire Lacombe s’avère plus mouvementé que prévu… Incendie du Grand Théâtre Le 27 août, une foule se presse au théâtre où est produit à 17h30 une comédie en un acte le Legs, suivie de l’opéra Zémire et Azod de Grétry, opéra avec son prologue et métamorphose. Vu la qualité du spectacle, le prix des places est augmenté. Selon l’enquête de police, vers 20h à la fin du second acte de l’opéra lorsque la déesse jouée par Mademoiselle de Saint-Julien descend de son nuage, une bougie met à ce moment-là le feu à un transparent servant de fond de décor. Les flammes s’attaquent ensuite à l’une des frises du même décor, au rideau qui s’était abaissé au début de l’incendie, puis aux coulisses. En quelques minutes, la scène est en flammes, puis c’est au tour d’une grande partie du théâtre ; dont la toiture et la coupole et certaines maisons jouxtant l’édifice. Un vent violent s’étant levé vers 22 heures, il emmène des braises vers la Loire obligeant les navires à s’éloigner des quais. Un rapport de l’époque indique : « Le feu a commencé par une flame (sic) qu’une bougie communiqua au transparent placé au-dessus de l’appartement de Zémire. Que cette flame gagna une frise et que l’effet fut si prompt et si violent que dans trois minutes le Rideau d’avant-scène et le lustre placé au-dessus du parterre tombèrent, qu’au même instant la flame gagna le grand magasin de décoration et se porta avec une telle vélocité à la couverture qu’elle fut aussitôt embrasé et qu’aucuns effort humains ne purent arrêter ses funestes progrès ». Les opérations de secours sont codirigées par le général de brigade Duthil, le commandant militaire Normand et du chef de division de la Garde nationale de Nantes Benoist présents sur les lieux. Et même si le théâtre est équipé d’une pompe à incendie, celle-ci ne devant son  approvisionnement que par l’eau pluviale est vide en cette période de sécheresse. Malgré les nombreux efforts, l’incendie dure près de 24 heures. Sur les mille cinq cent spectateurs, seulement, pourrons nous dire, sept personnes trouvent la mort, en grande partie liées au théâtre, et cela malgré le courage notamment du directeur de la troupe Danglas et du comédien Dudans. Une partie des décors et costumes et des partitions sont détruits. La chanteuse Saint-Amand, vedette de l’opéra représenté et son époux ayant un appartement dans le théâtre y perdent tous leurs biens. Un rapport des dégâts, entrepris dès le lendemain de l’incendie par Crucy l’architecte de l’édifice, estime le coût des réparations à trois cent vingt mille livres sur un coût total de construction du théâtre de cinq cent mille livres. L’enquête de police, malgré quelques rares soupçons non étayés insinuant un acte malveillant royaliste, conclut à un accident. Les journaux nationaux s’en font l’écho et des représentations théâtrales aux profits des artiste nantais sont organisées Claire Lacombe est-elle en représentation, le soir de l‘incendie ? En sachant que dans le Legs comédie en un acte de Marivaux, le rôle de la Marquise correspond à son registre, cela est fort possible. Mais elle ne fait pas partie des comédiens et comédiennes interrogés lors de l’enquête de police. Juste après l’incendie, Claire adresse une lettre à son amie parisienne Justine Thébaud. Cette dernière rassurée que l’actrice n’y ait point périe, par une réponse datée du 4 septembre (18 fructidor) lui propose de revenir à Paris indiquant que les citoyennes du faubourg Antoine sont « bien sensibles » à son malheur. De par les courriers qu’elle reçoit à l’automne 1796, nous savons que Claire est alors logée maison Decoëne au 3, place de la place Graslinchez Etienne Walner musicien de 60 ans appartenant à la même troupe qu’elle. Fait-elle partie des comédiens ayant perdu leurs appartements, suite à l’incendie ?. Beaucoup de questions sans réponse… Les conséquences La troupe de Danglas se trouve sans scène et en mauvaise posture financière ; ce dernier, ayant lui-même beaucoup perdu, la rétribue pendant presque… [...] Lire la suite…
13/01/2024Entre réalité et œuvre artistique   Voici ci-dessus un tableau ayant pour thème la répression à Nantes durant la période révolutionnaire, et plus particulièrement l’exécution des sœurs de la Métairie. Intitulé Épisode de 1793, à Nantes ou une Une exécution révolutionnaire sur la place du Bouffay, il fut réalisé par un peintre né dans la cité des Ducs, Auguste-Hyacinthe Debay. Provenant du musée d’Arts de Nantes, il est exposé au château des Ducs de Bretagne, musée d’Histoire de la ville. Notons que deux autres œuvres également conservées à Nantes au thème approchant qui est celui des noyades seront prochainement étudiées.   Mais qui étaient elles ? Et pourquoi Debay les a-t-il  plus particulièrement représentées parmi toutes les victimes de la répression orchestrée par Carrier ? Les origines familiales des sœurs de la Métairie. Le patronyme complet des sœurs de la Métairie était Vaz de Mello de la Métairie (Métayrie ou Métérie). Leur branche était issue de deux familles nantaises d’origine portugaise, les Vaz et les Mello ayant demandé leur naturalisation au début du XVIIe. Les Vaz de Mello donnèrent plusieurs médecins à la renommée nationale. A la seconde moitié du XVIIe, une branche s’établit à la seigneurie de la Métairie au Poiré- sur-Vie, seigneurie assez ancienne, en témoigne le château bâti entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle et se lia avec la noblesse locale. Ainsi André Vaz de Mello épousa Louise Buor de la Jousselinière. Profitant du nom du lieu, les Vaz de Mello ajoutent « de la Métairie » à leur patronyme. Deux des trois fils de ce couple, François et Louis Clément devinrent militaires. Quant au troisième André Alexandre Vaz de Mello, chevalier, seigneur de la Métairie et du Barot, un temps destiné à la prêtrise, il épousa à Nantes, paroisse Saint-Denis, le 24 novembre 1760, Marie Marguerite Charette de la Verdière, lointaine cousine du futur général Vendéen. Du couple, ayant atteint l’âge adulte et ayant tous vu le jour à la Métairie, il y eut : Marie Magdeleine Gabrielle, née le 13 novembre 1762 ; Marie Marguerite, le 24 octobre 1764 ; Marie Claire Louise Hyacinthe, le 2 novembre 1765  ; Alexandre Désiré né le 28 juillet 1769 ; Césaire Victor Alphonse  le 27 août 1771 et  Gabrielle Olympe, née  le 17 décembre 1776. C’est dans ce même château de la Métairie que leur père décéda le 8 avril 1777. Début de la Révolution Marie Marguerite Charette, veuve d’André Alexandre Vaz de Mello, seigneur du Barot n’était pas présente lors de l’assemblée des Nobles du Poitou de mars 1789, où elle fut représentée par Chantreau, seigneur de la Bonnière. Elle décéda le 16 juin 1789 à la Métairie.   En ce début de la Révolution, avec leur servante Jeanne Roy originaire de Saint-Etienne des Bois (Vendée), les trois sœurs ainées demeuraient à la Métairie, alors que la benjamine était encore pensionnaire au Petit Saint-Cyr de Luçon, couvent des filles de l’Union chrétienne réservé aux demoiselles de petite noblesse et de bourgeoisie du diocèse. En 1792, à la fermeture de l’établissement, Olympe retrouva ses sœurs au manoir de la Métairie. Leur frère André Alexandre Désiré, Garde du corps du roi dans la compagnie écossaise, rejoignit le 8 octobre 1791, l’armée des Princes à Coblentz (Coblence). Accompagné de Césaire Victor Alphonse son frère cadet, il passa ensuite chasseur à cheval dans la légion de Béon à l’armée de Condé. Leur oncle François, ayant servi au Royal Orléans Dragon et officier de Saint-Louis demeurait depuis sa retraite non loin de ses nièces, à La Chaize-le-Vicomte où il fut brièvement maire en 1790. Puis au début de l’insurrection Vendéenne, il devint commandant du Poiré. L’ exécution des sœurs de la Métairie Après la défaite de Cholet, en octobre 1793, l’armée Vendéenne traversa la Loire. Le but étant de prendre un port de la Manche afin que les Emigrés puissent débarquer. De nombreux civils les accompagnèrent dans cette funeste marche. La question pouvant se poser est de savoir pourquoi les sœurs de la Métairie décidèrent de suivre l’armée Vendéenne, alors que leur oncle semblait être resté en Vendée comme tous les hommes de Charette et de Joly ? Pensaient-elles être plus en sécurité loin de leur manoir qui n’était qu’à quelques kilomètres de l’état-major de Charette situé à Legé ? Ce que nous savons, c’est que les quatre sœurs et leur servante furent arrêtées avec deux religieuses de la Congrégation de la Sagesse, sœurs Saint-Paul et Saint Salomon (de leur nom de baptême Michelle Hervouet, 29 ans originaire de Vannes et Mathurine Marchand, 25 ans, native de Lorient). Vingt hommes du département de Loire-Atlantique (à l’époque Loire-Inférieure), des agriculteurs furent pris avec elles. Les religieuses avaient certainement accompagné l’armée Vendéenne pour soigner les blessés; puis après la défaite du Mans auraient pu décider de rejoindre la Bretagne où elles avaient des attaches. Ceci pouvant expliquer leur arrestation sur la route de Rennes à Nozay le  27 frimaire an 2 (17 décembre 1793). Les sœurs de la Métairie et leur servante les avaient-elles accompagnées car elles aussi prodiguaient des soins aux blessés et malades de l’armée? Une lettre du département de Loire-Inférieure à celui du Morbihan fait mention de cette arrestation : « hier soir, quelques brigands ont été pris sur la route de Nozay, avec des femmes,  du nombre desquels est une comtesse. » Et un entrefilet parut dans le Journal de la Montagne du 16 nivôse an II (5 janvier 1794). Les vingt-sept prisonniers furent emmenés à Nantes. Les vingt hommes furent directement incarcérés à la prison du Bouffay où siégeait également, dans le même bâtiment, le tribunal révolutionnaire, la commission militaire Lenoir ; la prison donnait sur la place du même nom (à l’époque place de la Révolution) où avait été monté depuis la guillotine. Quant aux femmes, elles furent envoyées quelques heures à la prison du Bon Pasteur. Sur place, le concierge Fleur-de-pied leur enleva différents effets : un couvert d’argent, deux paires de bracelets en diamants et une paire de boucles de souliers de femme, qui selon une déposition ultérieure furent envoyés au Comité révolutionnaire nantais. De par un ordre du même Comité révolutionnaire, les sept femmes furent dès le lendemain, le 29 frimaire, transférées à la prison du Bouffay : « envoyé au Bouffay vingt hommes et sept femmes condamnés à la peine de mort par le comité révolutionnaire de Nozay ». En fait, ces vingt-sept prisonniers n’avaient pas été jugés à Nozay. Et comme deux jours auparavant où furent guillotinées vingt-neuf  personnes (dont quatre enfants âgés entre douze et quatorze ans), ils furent exécutés sans jugement. Le légaliste Phelippes dit Tronjolly, président du Tribunal criminel, le précisa bien dans le procès verbal qu’il rédigea alors avec les mots « pour ordre au citoyen Phelippes », ces exécutions n’eurent lieu que par l’unique volonté du représentant du Peuple Carrier en mission à Nantes depuis octobre. Voici la retranscription dudit procès-verbal : Du 19 décembre 1793 – 29 frimaire an II. Président du tribunal révolutionnaire ai rapporté le procès-verbal qui suit : Les membres du Tribunal révolutionnaire réunis ; présent Goudet, accusateur-public. Le citoyen Phelippes président dudit tribunal a fait part d’un ordre à lui adressé par le citoyen Carrier, représentant du peuple, lequel ordre est inscrit au pied d’une liste manuscrite, contenant les noms, l’âge, la demeure et le lieu de naissance de 27 brigands conduits à Nantes par la force armée, le 28 frimaire, lesquels ont été pris les armes à la main, et de suite conduits aux prisons du Bouffay où ils sont détenus ; En vertu duquel ordre le président a rendu l’ordonnance qui suit, après avoir verbalement reçu de nouveaux ordres du représentant du peuple (n’est pas interligné cette fois) sur les représentations du président, pour qu’on livre ces brigands en jugement conformémen aux lois des 19 mars, 10 mai et 5 juillet ; Nous, président du Tribunal révolutionnaire séant à Nantes, ordonnons que la liste, et l’ordre ci-dessus mentionné, seront de suite transcrits à la suite de la présente, pour être exécuté suivant la volonté et l’exprès commandement du représentant du peuple et que la dite pièce, chiffrée, restera déposée au greffe, sauf au tribunal à prononcer la confiscation des 27 dénommés dans ladite liste conformément aux art. 7 et 8 de la loi du 19 mars dernier, et à l’accusateur-public a donner des ordres à l’exécuteur des jugements criminels, suivant l’usage. Signé : Phelippes. 1. Jacques Pacquier, 23 ans, laboureur, de Plessé ; 2. Guillaume Philippes, 19 ans, laboureur; de Saint-Liphard ; 3. Louis Drogueux, 22 ans, laboureur, d’Escoublac ; 4. Louis Geslin, 38 ans, laboureur, de Chesmi (?) district de Guérande; 5. Louis-François Gueneuf,22 ans, laboureur, de Crossac ; 6. Pierre Yvon, 23 ans, laboureur, de Blain ; 7. Julien Tremon, 23 ans, laboureur, de Nivillac, district de la Roche-Sauveur ; 8. Louis Bertaud, 21 ans, laboureur, d’Escoublac ; 9. Ollivier Marchand, 18 ans, laboureur, de Guenrouet ; 10. Leroux, 22 ans, laboureur, de Plessé ; 11. Blandin Pierre, 42 ans, laboureur, de Blain ; 12. Jean Rousset, 22 ans, laboureur, d’Herbignac ; 13. Pierre Demy, 36 ans, laboureur, de Séverac ; 14. Nicolas Bougane, 24 ans, laboureur, de Savenay ; 15. Potiron Jean, 22 ans, laboureur, de Bouvron ; 16. Jean Augé, 30 ans, laboureur, de Bouvron; 17. René Bonnale, 42 ans, laboureur, de Savenay; 18. Pierre Quenille, 23 ans, laboureur, de Blain ; 19. Jean de la Lande, 26 ans, laboureur, de Saint-Etienne- de-Montluc ; 20. Julien Ruelle, 24 ans, laboureur-domestique chez Aulay, fermier à la métairie de Bissin, près Guérande ; 21. Gabrielle Métairie, 28 ans, du Poiré, district de la Roche-sur-Yon ; 22. Marguerite Métairie, 27 ans, du Poiré, district de la Roche-sur-Yon ; 23. Claire Métairie, 26 ans, du Poiré, district delà Roche-sur-Yon ; 24. Olympe Métairie, 17 ans, du Poiré, district de la Roche-sur-Yon25. Jeanne Roy, 22 ans, domestique chez les précédentes ; 26. Michelle Hervouet, 29 ans, de Vannes ; 27. Mathurine Marchand, 25 ans, native de Lorient (fille de feu Henri Marchand, ci-devant écrivain de la Compagnie des Indes, et officier municipal de Lorient.) Pour ordre au citoyen Phelippes, président du tribunal criminel, de faire exécuter sur le champ, sans jugement, les 27 brigands ci-dessus, et de l’autre part, qui ont été arrêtés les armes à la main.                                                                                                                                                                                                   Nantes, 29 frimaire an II de la République une et indivisible.                                                                                                                                                                                                Le représentant du peuple français, signé : Carrier. Extrait  du registre du Tribunal criminel de Loire Inférieure réputé perdu, car classé en  1 J 746 (don de la Société d’études et de recherches historiques du Pays de Retz en 1989). Déjà l’avant-veille, face au même désaccord, et afin que Phelippes obéisse à l’ordre que Carrier lui avait adressé par écrit , ce dernier l’aurait menacé de rejoindre les condamnés à mort. Parmi les Montagnards, Phelippes fut un des rares opposant des méthodes de Carrier. Ainsi en nivôse, il adressa à Robespierre, la liste de la première noyades de prisonniers (hors religieux) pris des geôles du Bouffay dans la nuit du 24 au 25 frimaire. Après Thermidor, dans un mémoire il indiqua :  (…) le 27 frimaire, je reçut un ordre de faire exécuter sur- le -champ vingt-quatre brigands, pris les… [...] Lire la suite…
23/12/2023Enquête sur le décès du général Vendéen Lyrot [...] Lire la suite…
28/07/2023Au début du XIXe siècle, François Sébastien Letourneux, ancien ministre de l’Intérieur en 1797/1798, couche sur le papier du manuscrit de ses mémoires le souvenir d’un voyage qu’il fit entre Nantes et Paris entre septembre et octobre 1784. Lors du voyage de retour, il passe par Amboise ; voici ce qu’il écrit :   « A Amboise, nous visitames la superbe maison Chanteloup, d’un luxe plus que royale ; et nous remarquâmes la pagode ou pyramide chinoise ; monument élevé par l’orgueil de Choiseul, pour y transmettre avec la mémoire de sa disgrâce ministériel, les noms de tous les grands qui étaient venus le consoler dans son exil. Le visir y semblait insulter encore un sultan. le marbre blanc et l’or étaient prodigués à la consécration de ces fastueuses inscriptions. »  Manifestement le lieu marqua l’esprit de François Sébastien Letourneux au point qu’il en évoque le souvenir plusieurs décennies après. Il est vrai qu’entre cette visite touristique et la rédaction des mémoires, la Révolution française avait fait basculer la France dans une autre époque et la Pagode pouvait alors symboliser un temps où un ministre en disgrâce pouvait s’offrir un tel caprice architectural. Privilège dont lui-même, également ministre déchu, n’avait put bénéficier. François Sébastien Letourneux François Sébastien Letourneux est né près de Nantes à Saint-Julien-de-Concelles, le 3 octobre 1752. Il appartient à une famille de la petite noblesse de robe ; son père, Charles César Letourneux du Plessy étant juriste, avocat, sénéchal du marquisat de Goulaine, du Loroux et de La Chapelle-Basse-Mer.  Il devint lui-même avocat à Nantes, au parlement de Bretagne puis procureur général syndic du département de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique).  Dès le début de la Révolution, il s’engage dans la Garde Nationale nantaise. En 1793, l’Ouest de la France bascule dans la guerre civile et sa famille va en payer le prix fort puisque sa soeur Catherine et sa mère sont tuées en 1794 lors du passage d’une colonne infernale sur Saint-Julien-de-Concelles. François Sébastien lui-même échappa à la guillotine, victime d’une guerre civile mais, politique celle là, entre Girondins et Montagnards. Une partie des autorités de la ville de Nantes, dont Letourneux, soutient le maire de la ville, Baco qui, en s’opposant aux décisions Parisiennes des Montagnards alors au pouvoir, s’engage sur la voie du fédéralisme. En juillet 1793, Letourneux est ainsi déclaré Traitre à la Patrie et gagne Paris pour se défendre devant l’Assemblée en août. Par quel miracle échappe-t-il à la prison et à la guillotine ? Quoiqu’il en soit, la chute de Robespierre et la fin de la révolte Vendéenne en 1796, lui permettent de revenir sur le devant de la scène. En 1797, il devient ministre de l’intérieur. Un poste qu’il occupe jusqu’en 1798 devenant ensuite membre du Conseil des Anciens. Opposé au coup d’état de Bonaparte en novembre 1799, il est alors évincé du pouvoir… Redevenu simple magistrat local, il ne cessera de s’opposer à Napoléon. Il ne connaitra pourtant la chute de ce dernier, puisqu’il décède le 16 septembre 1814. La pagode de Chanteloup Ainsi donc, avant de devenir un personnage publique, Letourneux visita cet étrange monument qu’est la Pagode de Chanteloup à Amboise, alors qu’il est âgé de 32 ans et s’offre un voyage sur Paris avec quelques amis. On peut se demander ce qui amena Letourneux à visiter le lieux. En vérité, dès son érection, la pagode connait un vif succès, comme le rappelle Alexandre de Lavergne dans son livre « Châteaux et ruines historiques de France ». « La pagode de M. de Choiseul eut un énorme succès. On venait de Londres, de Vienne, de Berlin, de Pétersbourg même pour la voir. Les kiosques, les boulingrins, les labyrinthes, toutes les importations exotiques étaient effacées par celles-là. Il n’y avait qu’un premier ministre pour avoir une pareille idée. »   Il faut chercher l’origine du monument en 1761, lorsque le duc de Choiseul, premier ministre de Louis XV juste nommé gouverneur de Touraine, achète le domaine de Chanteloup près d’Amboise. C’est dans ce domaine qu’il se retire en 1770 après être tombé en disgrâce. Il entame alors une série de rénovation et d’embellissement du domaine.  C’est entre 1775 et 1778, qu’il fait ériger cette pagode que l’on désigne également sous le nom de «Folie du duc de Choiseul» et qu’il tient comme un hommage à ses amis qui lui sont resté fidèles et qui se dresse au pied d’une pièce d’eau en demi-lune prolongée par un canal de 500 mètres de long (aujourd’hui en herbe). Le monument est l’œuvre de l’architecte Louis-Denis Le Camus, qui c’est inspiré de la pagode chinoise de Kew Gardens à Londres, érigée en 1761 par William Chambers. La pagode de Chanteloup, mesure quarante quatre mètres de haut (contre 50m pour celle de Londres) et comporte à sa base un péristyle de 16 colonnes et de sept étages couverts d’une coupole parcourus par un escalier en bois et en pierre (pour le premier étage). La rampe en fer forgé est orné des initiales de Choiseul et Crozat (CC) son épouse. La décoration extérieure des balcons et des parois est faite de frises, de feuilles d’acanthe et de lauriers représentatifs du style Louis XVI.   « Au rez-de-chaussée, des caractères chinois représentent les mots Amitié et Reconnaissance. Sur les murs du premier étage, des plaques de marbre portaient les noms des visiteurs de Chanteloup. L’abbé Barthélémy avait composé le texte d’une inscription: « Etienne François, duc de Choiseul, pénétré des témoignages d’amitié, de bonté, d’attention dont il fut honoré pendant son exil par un grand nombre de personnes empressées de se rendre en ces lieux, a fait élever ce monument pour éterniser sa reconnaissance. » «  Dans « Mosaïque de l’Ouest et du centre » publié sous la direction de Emile Sauvestre en 1845-1846, on peut lire page 223 : « Une anecdote peu connue se rattache à la construction de cette belle pyramide. Lorsque le dos de Choiseul fut exilé à Chanteloup, il acheta du marquis d’Effiat la terre de Cinq-Mars, et la donna au duc de Luines en échange de la Bourdaisière; mais cet échange cachait un sentiment puéril de vengeance contre son rival et son ennemi, le duc d’Aiguillon , possesseur du château de Verelz, situé vis-à-vis la Bourdaisière. Son unique but, en acquérant ce manoir, était, s’il faut en croire la chronique, de le démolir pour priver Veretz d’une perspective agréable. Il se donna ce malin plaisir en faisant raser la villa du duc de Lulncs, dont les matériaux lui servirent à élever la pagode de Chanteloup. » Après le décès de Choiseul en 1785, le domaine devient, le 20 juillet 1786, propriété du Duc de Penthièvre, Louis Jean Marie de Bourbon (1725-1793). Confisqué comme bien d’émigrés sous la Révolution, le château et le domaine, dont la pagode, sont vendu en 1798 pour la somme de 234 034 livres à Guillaume Michel Barbier Dufay, chef d’escadron au 13e régiment de Chasseurs à cheval.  Mais, le nouveau propriétaire ruine les lieux ; privant le château de ses ornements, grilles, balcons, cheminées et boiseries ; ravageant le jardin. Mais en 1802, le bien est à nouveau saisi, l’acheteur ne s’étant toujours pas  acquitté de la somme due pour la vente. L’ensemble est alors acquit par Jean Antoine Chaptal, le célèbre savant et… ministre de l’Intérieur de Napoléon (qui devient ainsi Comte de Chanteloup).  Mais, devant faire faire à des difficultés financières, Chaptal se sépare du château en 1823, le cédant à des hommes d’affaire qui en seulement quelques semaines détruisirent pierre par pierre ce qui était considéré comme un des plus beaux châteaux de Touraine.  Quant à la pagode, elle avait déjà été vendu avant le château avec une partie du domaine à Louis-Philippe d’Orléans, futur roi de France. Elle échappe ainsi à la destruction dont fut victime le château.  La pagode a été restaurée entre 1908-1910 sous la direction de l’architecte et ingénieur René Édouard André, puis classée aux Monuments Historiques par étape entre 1937 et 1994.  De nos jours, la Pagode se visite et est toujours un étonnant lieu de promenade, faible échos de la splendeur disparue du château de Chanteloup mais, qui continue encore à nous émerveiller.     Sources : Site de la Pagode de Chanteloup Pour aller plus loin :   Auteur / autrice Frédéric Augris Voir toutes les publications [...] Lire la suite…
14/07/2023Rien ne destinait en premier lieu, le révolutionnaire Amable Joseph Meuris commandant d’un bataillon départementaire de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique) à devenir selon certains historiens du XIXe un nouveau Léonidas. Par un saisissant raccourci historique, ce ferblantier montagnard qui, lors de la bataille de Nantes  fin juin 1793 contre l’armée vendéenne, défendit un poste avancé et fut tué en duel par un girondin le 14 juillet 1793, était pour certains, sauveur de Nantes mais aussi de la République. En effet, dans la nuit du 27 au 28 juin 1793, Meuris à la tête d’un bataillon départementaire retarda une partie de l’armée vendéenne à Nort-sur Erdre. Il contraria ainsi le plan d’attaque de la ville de Nantes orchestré par les Vendéens et prévu pour le lendemain. Dès 1806, Alphonse de Beauchamp dans son Histoire de la guerre de Vendée et des Chouans citait cette action : (…) Le 27, d’Elbée attaqua le poste du bourg de Nort, pour de-là tomber sur Nantes, et prendre le camp de Saint-Georges à revers. A cette nouvelle, le général Canclaux accourut au camp pour faire partir un renfort qui ne put arriver assez tôt. Nort n’était défendu que par le troisième bataillon de la Loire-Inférieure. Cette poignée de braves commandés par Meuris, soutint pendant douze heures le feu continuel de l’avant-garde des royalistes. D’Elbée, découragé par la résistance qu’il éprouvait, et croyant avoir à, combattre une armée entière, allait ordonner la retraite, lorsqu’une femme échappée de Nort vint lui assurer qu’il n’était défendu que par quatre cents hommes. D’Elbée attaqua de nouveau, et fît lui-même des prodiges. Réduits à cinquante hommes, les républicains évacuèrent le poste, et emportèrent avec eux, leurs drapeaux; dix-sept de ces braves purent seulement rentrer à Nantes. Cette glorieuse résistance, à laquelle d’Elbée ne s’était point attendu, retarda sa marche, et donna le temps au général Canclaux de faire arriver un convoi de vingt six milliers de poudre et de six millions de cartouches, sans lesquelles il eut été impossible de se défendre (…)«  La Légende Un de ceux qui entretinrent durablement la légende fut l’historien Jules Michelet. En effet, suite au coup d’État de 1851 et le début du Second Empire ayant entrainé la perte de toutes ses charges, Michelet résida plus d’un an à Nantes. Durant ce séjour, il fréquenta le milieu républicain local dont Ange Guépin. Il en profita aussi pour effectuer des recherches sur certains des acteurs locaux de la Révolution et s’intéressa notamment à Joseph Amable Meuris. De par des écrits précédents, de ses propres recherches et ses opinions, Michelet intégra Meuris et sa part de légendes dans son iconographie révolutionnaire. Voici donc comment Michelet, dans son Histoire de la Révolution, relata les faits avec son emphase habituel :  (…) Un bateau ramena par l’Erdre ce qui restait du glorieux, de l’infortuné bataillon Meuris, une trentaine d’hommes sur cinq cents. Le bataillon avait tenu son serment. Il s’ensevelit à Nort, pour donner huit heures de délai à la ville de Nantes. L’attaque, ainsi retardée, manqua, Nantes fut sauvée. Disons mieux, la France le fut. Son salut, dit Napoléon, tenait au salut de Nantes. Lorsque la France se souviendra d’elle-même, deux colonnes, l’une à Nort, l’autre à Nantes, rappelleront ce que nous devons à l’immortel bataillon et au ferblantier Meuris. Il faut dire que que le bataillon avait trouvé dans Nort même, cette toute petite bourgade, une admirable garde nationale. Nort la sentinelle de Nantes parmi les tourbières de l’Erdre était constamment aux mains. Rien  n’était plus patriote. Emigré une fois toute entière devant l’ennemi, elle s’était reconquise elle-même. Nantes lui avait, à cette occasion, voté un secours d’honneur, de reconnaissance. Les hommes du club Vincent, Chaux surtout dont se retrouve partout la main dans les grandes choses, avait formé, choyé, cette vaillante avant-garde de la capitale de l’Ouest. Nort n’a ni mur ni fossé, sauf l’Erdre qui passe devant, et elle tint toute une nuit. À la vivacité du feu, les Vendéens ne soupçonnèrent pas le petit nombre de ses défenseurs. Au petit jour, une femme de Nort fit semblant de poursuivre une poule, passa la rivière à gué, montra le gué aux Vendéens. Cette femme a vécu jusqu’en 1820, en exécration dans tout le pays. Les cavaliers vendéens, prenant chacun en croupe un Breton (ces Bretons étaient d’excellents tireurs), passèrent et se trouvèrent alors front à front avec Meuris.        Meuris, entre autres vaillants hommes, avait à lui deux capitaines qui méritent bien qu’on en parle. L’un était un très beau jeune homme, aimé des hommes, adoré des femmes, un Nantais de race d’Irlande, le maître d’armes O’Sullivan, tête prodigieusement exaltée, noblement folle, à l’irlandaise ; c’était une lame étonnante, d’une dextérité terrible, dont tout coup donnait la mort. L’autre, non moins brave, était un nommé Foucauld, véritable dogue de combats, dont on a trop légèrement accusé la férocité ; eût-il mérité ce reproche, ce qu’il a fait pour la France dans cette nuit mémorable a tout effacé dans nos souvenirs. Ces hommes obstinés, acharnés, disputèrent tout le terrain pied à pied, à la baïonnette ; puis, quand ils eurent perdu Nort, ils continuèrent de se battre sur une hauteur voisine, jusqu’à ce qu’ils fussent tous par terre entassés en un monceau. L’Irlandais, percé de coups, dit à Meuris : « Pars ! laisse-moi et va dire aux Nantais d’en faire autant ! »    Meuris empoigna le drapeau. Il ne voyait plus que trente hommes autour de lui. Ils reviennent ainsi à Nantes, couverts de sang. Qu’on juge de l’impression quand on vit ces revenants, quand on apprit qu’un bataillon avait arrêté une armée, quand on demanda où il était ce corps intrépide, et qu’on sut qu’il était resté pour garder éternellement le poste où le mit la Patrie Les trente étaient encore si furieux du combat qu’ils ne sentaient pas leurs blessures. Foucauld était effroyable par un coup bizarre qui lui abattit la peau de la face ; le dur Breton , sans s’étonner , avait ramassé son visage, et, en allant à l’hôpital, il criait de toutes ses forces : « Vive la République ! (Jules Michelet, Histoire de la révolution française, Volume 6 Chamerot, 1853, pp114-117) Le premier documents qui relativisa les faits d’armes du bataillon Meuris à Nort-sur Erdre fut, en 1911, de l’érudit nantais Velasque. Malgré sa vision très girondine des évènements,  il conclut : (…)Après avoir fait la part des exagérations, des mensonges et des légendes mis sur le compte de troupes sans consistance la déroute des républicains, on juge comme autrefois du service que Meuris rendit aux Nantais, en pensant que le retard de d’Elbée à la journée du 29 juin est principalement dû à la perte de temps causée par la défense de Nort. Meuris, avec des soldats fort mal entrainés, fit donc œuvre de vaillance et de patriotisme, il osa une action de guerre en campagne, quand Canclaux, aux portes de Nantes y renonçait dans les mêmes conditions (…)   Qui était donc ce ferblantier qui avec son bataillon, aida à la défense victorieuse de Nantes lors de la bataille de la Saint-Pierre ? Avant la Révolution Amable Joseph Meuris était né le 6 juin 1760 à Russeignies, commune Wallone du Brabant en Belgique et baptisé le même jour paroisse Saint Amand ;il habita un temps à Tournai (paroisse Saint- Georges). Devenu ferblantier et ayant certainement réalisé le Tour de France, il s’établit Haute-Grande-Rue vis-à-vis de la rue Saint-Denis à Nantes (actuellement rue de Verdun). Le  28 juin 1784, en tant que marchand ferblantier, il adressa au tribunal de police de Nantes l’autorisation de poser une enseigne sur son atelier.On trouve épisodiquement des annonces qu’il faisait paraitre dans les Affiches générales bretonnes comme celle du 24 décembre 1784 indiquant : Le sieur Meuris, Ferblantier, haute grande rue, vis-à-vis de saint Denis, tient des lampes, avec des mèches économiques de la composition du sieur Leger, approuvées de l’Académie Royale de sciences de Paris, qui ne donnent ni odeur, ni  fumées, même avec de l’huile la plus commune ; elles consomment moitié moins d’huile que les lampes du sieur Quinquet, & font propres pour les boutiques, antichambres & autres endroits ; on en trouvera chez lui de différentes largeurs et épaisseurs. Comme la majorité des ferblantiers nantais,il était assez modeste financièrement ; toutefois en 1791, il était indiqué dans la liste des citoyens actifs de Nantes. Et le 13 juillet 1784, peu de jours après la pose de son enseigne, il épousa paroisse Saint-Denis Marie Ursule Belnaud, fille d’un marchand tailleur. Le couple eut sept enfants mais, malheureusement, seulement deux atteignirent l’âge adultes. Le sans-culotte Nantes fut dès le départ révolutionnaire. Ainsi l’idée d’une milice citoyenne avait germé durant l’hiver 1788-1789 lorsque les Jeunes Gens issus de la bourgeoisie urbaine étaient partis à la rescousse des jeunes étudiants en droit rennais (ces dernies étaient en conflit avec de jeunes nobles bretons les 26 et 27 janvier). Et même, si la situation s’était déjà calmée à leur arrivée, cet évènement leur permit de s’organiser militairement. Ce fut les prémisses de la Garde nationale nantaise  créée le 18 juillet lors de la demande de la reddition du château de Nantes.  Le 25 février 1791, Meuris avait mit sa boutique Haute-Grande-Rue, vis-à-vis de la rue Saint Denis, en location.Il s’installa ensuite même ruemais face à la rue Beausoleil, où exerçait depuis plusieurs années un autre ferblantier dénommé Roussel. En plus de son activité de ferblantier, Meuris exerçait en parallèle celle de buraliste (Personne préposée à un bureau de paiement, de distribution, de recette). On peut deviner très rapidement les opinions politiques et religieuse de Meuris à travers quelques pétitions qu’il cosigna en 1791 et 1792. En effet, ces différentes pétitions avaient un rapport avec le sort des prêtres insermentés, dont l’une du 27 mai 1791 de citoyens de Nantes réunis en l’église Saint-Denis demandant de lutter contre le fanatisme des prêtres réfractaires et leur influence auprès des particuliers et souhaitant entre autres la fermeture des lieux de culte particulier. Une autre du 20 juin 1792 souhaitait que l’élargissement prévu de trois prêtres réfractaires détenus à Nantes ne soit acté que par un décret de l’Assemblée nationale. Très rapidement, Meuris intégra la Société des amis de la Révolution qui plus tard lorsqu’elle s’installa dans l’église Saint-Vincent désaffectée devint Vincent la Montagne. C’était le club des ouvriers et petits artisans, celui des sans-culottes et des montagnards. De plus, il devint  en 1792, commandant du seconde bataillon de la première légion de la Garde nationale nantaise, légion commandée par Piter Deurbroucq. Le soulèvement contre la levée de 300 000 hommes, Au début du printemps 1793, la patrie était en danger aux frontières. Le nombre de soldats volontaires se tarissant, une levée des 300 000 hommes fut annoncée. Le 10 mars lors de l’application de cette levées, des soulèvements populaires éclatèrent dans de très nombreux districts de Loire-Inférieure (Loire Atlantique). Cette  révolte rurale aiguisée par les rancœurs issues de la vente des biens nationaux, les réformes des impôt et du clergé, mais aussi et même si ce n’était pas la cause première la mort de Louis XVI, se transforma en mouvement contre-révolutionnaire. Nantes la patriote fut alors encerclée et ses communications avec l’extérieur, dont les ports de la côte atlantique, ainsi que ses ravitaillement quasi interrompus. Ses appels au secours auprès de la capitale et des départements voisins  ne pouvaient arriver à destination. La priorité pour les autorités constituées siégeant à Nantes, fut dans un premier temps de rétablir les communications avec Paris, et dans un second d’organiser une force armée destinée à combattre ces foyers de révoltes disséminés dans les districts. Pour cela le 13 mars, Baco le maire de Nantes réunit les trois corps administratifs constitués pour en faire un unique Comité central. Dans une déclaration commune au patriotisme martial, ils indiquèrent (…) soyez debout, Citoyens de Nantes, mourez s’il le faut au poste de l’honneur, en défendant la liberté, nous y mourrons avec vous. La mort est préférable à l’ignominieuse servitude dans laquelle on voudrait nous replonger (…) Beaufranchet, président du département, Bougon, président du district, Baco, maire  Ainsi, tandis que les Nantais attendaient avec impatience des renforts nationaux, renforts tardant à arriver, les… [...] Lire la suite…
09/05/2023Mes recherches sur le général Henri Forestier m’ont amené à me pencher sur une autre figure historique : Leonora de Almeida Portugal Lencastre et Lorena, Marquise de Alorna et Comtesse d’Oeynhausen ; dite Alcide. Un drame familiale à la base de ses futurs engagements politiques ? Née à Lisbonne le 31 octobre 1750, elle est la fille de Don Joao de Almeida Portugal, second marquis de Alorna, et de Leonora de Lorena, fille du marquis de Tavora. Sa famille compte parmi les plus vieilles et les plus hautes du Portugal. Elle descend entre autres de Don Petro de Almeida, marquis de Castel-Novo, Comte de Assumar et vice-roi des Indes. Et pourtant malgré une telle carte de visite, la vie de la jeune Léonora sombre très vite dans le drame. En 1758, alors qu’elle n’a que huit ans, elle est en effet envoyée en prison pour raison d’État, ou plus exactement, par la volonté d’un homme d’État le Marquis de Pombal. Les avis divergent sur le Marquis de Pombal ; considéré parfois à l’origine du renouveau du Portugal mais, aussi comme un tyran. Le dit Marquis se nomme Sebastiâo José de Carvalho e Melo ; il est le maître du Portugal durant vingt-deux ans, dictant sa volonté au roi José Ier dont il est le secrétaire d’État, l’équivalent du Premier ministre. Le roi lui donne les pleins pouvoirs, si bien que, issu d’une famille de petite noblesse, il se heurte vite au mépris des grandes familles portugaises dont celle de la jeune Leonora. En 1755, le tremblement de terre qui détruit Lisbonne va lui permettre de s’imposer en organisant la reconstruction de la ville. Sous son impulsion, cette renaissance de Lisbonne ne dure que trois ans. Il en profite alors pour réformer le pays en profondeur et s’attaque à ceux qu’il considère comme les représentante d’un passé révolu : la haute noblesse ! Il accuse ainsi les familles Tavera et Almeida de vouloir attenter à la vie du Roi. En vérité on s’interroge encore sur le rôle joué par ces familles dans ce complot pour renverser la couronne du Portugal. En septembre 1758, le roi est en effet attaqué et blessé, de nuit, à Bélem où il vit depuis le tremblement de terre. La rumeur accuse la famille Tavera ; des aveux auraient même été faits sous torture (c’est encore l’époque de l’Inquisition) par un des fils du marquis de Tavera. Mais, ce dernier n’avoue jamais, pas plus que son cadet. Et malgré l’absence d’aveux clairs et de preuves formelles, le marquis de Tavera et ses deux fils sont décapités en public, et deux autres membres de la famille ont les os brisés… La mère de Leonora ainsi que ses sœurs sont enfermées avec elle au couvent Sao Felix de Chelas. Le sort réservé à la future Comtesse d’Oeynhausen et sa famille glace d’effroi l’antique noblesse Portugaise. Pombal peut alors développer son pays sans entraves, y créant des industries, des universités, expulsant les Jésuites, créant la compagnie du vin de Porto, etc. Leonora et les siens vont rester ainsi enfermés jusqu’à la mort du Roi le 24 février 1777, à la suite de quoi le marquis de Pombal est éloigné du pouvoir. Dix-neuf ans de prisons donc pour Leonora qui ne retrouve la liberté qu’à l’âge de vingt-sept ans. Pombal, quant à lui, décède le 8 mai 1782, haï et aigri dit-on. Au sein du couvent, la future comtesse va non seulement se forger un caractère, mais aussi recevoir une éducation très poussée. Elle étudie la poésie, les langues étrangères, la littérature et la théologie. Et c’est durant ces années qu’elle commence à écrire et signe ses premiers poèmes. Admirative des poètes Silvio et Filinto Elysio, elle est également particulièrement touchée par les philosophes français des Lumières dont les œuvres circulent au sein du monastère. La lecture et l’écriture devinrent sa seule porte de sortie vers le monde. Elle adhère pleinement aux œuvres de Diderot, Voltaire ou Rousseau sans jamais pour autant oublier la tradition et les règles de la haute société portugaise. Toute sa vie elle semble ainsi avoir tenté d’allier à la fois tradition (celle que le marquis de Pombal tenta de briser) et le renouveau vers lequel ses lectures la poussaient. Ce n’est donc qu’en 1777 qu’elle est libérée du couvent. Elle s’installe alors au Palais d’Almeirim où son père tente de réhabiliter sa famille. Epouse de diplomate Elle rencontre rapidement un représentant du gouvernement germanique, le Comte Karl August Von Oeynhausen-Gravenburg, qu’elle épouse le 15 février 1779 (il était en poste à Porto). Elle quitte alors le Portugal pour le suivre et commencer une longue vie de voyages : L’Autriche (Vienne) de 1780 à 1785 ; mais aussi l’Espagne, l’Allemagne… et la France (Avignon et Marseille) de 1785 à 1792. L’ancienne prisonnière devient ainsi une femme sans frontières qui savoure sa nouvelle liberté. Elle est reconnue comme une femme de grande intelligence et d’une immense culture. Passionnée par les Arts, la peinture en particulier, et les sciences naturelles, elle ne délaisse pas pour autant la littérature et la poésie créant des salons littéraires partout où elle réside. Elle serait ainsi devenue une proche de Madame de Staël. Notons que malgré ses passions et l’emploi du temps de son époux qui l’éloigne régulièrement d’elle, elle donne naissance à huit enfants : – Leonor Benedita Maria (1779 – 1850) qui épouse le Marquis de Fronteira – Maria Regina (1781 – 1782) – Frederica (1782 – 1847) – Juliana (1784-1864) qui épouse le Comte d’Ega, puis le Comte Strogonoff. – Carlos Frédérico (1786- 1789) – Henriqueta (1787 – 1860) – Luisa (1789-1812) – Joao Ulrico Carlos (1791 – 1822) Engagement en politique Son époux décède en 1793, la Comtesse entame alors une vie plus calme. Retirée à Almeirim où elle organise des salons littéraires rapidement réputés dans tout le Portugal et surtout « La Société de la Rose ». Cette société aurait été soit un salon littéraire très libre de pensées soit les prémisses de la première loge franc-maçonnique du Portugal. Officiellement cette « Société de la Rose » n’a d’autres buts que de réfléchir sur la culture Portugaise, mais il semble qu’effectivement son ambition soit plus grande… Et en cette toute fin du XVIIIe siècle, Leonora s’intéresse de plus en plus à la politique de son pays et aux évènements en France ; consciente que ces derniers peuvent, à plus où moins longue échéance, impacter le Portugal. Elle entre ainsi en contact avec l’ancien général Vendéen, Henri Forestier, alors à la recherche de soutiens à travers l’Europe pour relancer la guerre civile en France. Un engagement politique qui inquiète les autorités ; à tel point que l’Intendant Pina Manique accuse Leonora d’avoir remis en cause les règles de l’Etat. La Comtesse est alors contrainte de quitter le Portugal. et s’installe à Madrid. En 1803, elle y retrouve Henri Forestier qui, après avoir échoué à mener à bien une nouvelle révolte en 1799, prépare un vaste complot dans le but de renverser Napoléon Bonaparte (complot qui entra dans l’Histoire sous le nom de : Affaire des Plombs). La comtesse s’implique totalement dans ce complot, jouant les intermédiaires avec les banques et probablement les hauts dignitaires portugais et espagnols. Elle y investit ses dernières économies, tente d’en obtenir auprès de la famille de son défunt époux, implique sa fille la Comtesse d’Ega dont le mari est ambassadeur du Portugal en Espagne, et devient la porte-parole de Forestier auprès de John H. Frere représentant de Grande-Bretagne qui doit assurer le transfert de fonds britannique vers les caisses noires du complot. L’affaire est découverte par la police Française en 1804 et de nombreux conjurés sont arrêtés. Inquiétée, la Comtesse doit fuir Madrid, échappant à des tentatives d’assassinat de la part des espions français, et se réfugie à Londres où elle retrouve Henri Forestier. En 1805, se faisant parfois appeler Madame de Saint-Florentin, surveillée par la police de Fouché, elle s’installe à l’hôtel Sablonnière, à Leicester Square au cœur de Londres. Elle y fréquente le gouvernement anglais et les émigrés français et en particulier le marquis de Fulvy, qu’elle connaissait déjà à Madrid. C’est un amoureux des belles-lettres avec lequel elle a de réguliers échanges et qui s’implique également auprès d’Henri Forestier. Elle fréquente également Elisabeth Vigée Le Brun, dont elle admire les peinture (elle en témoigne dans une lettre de 1805 conservée aux Archives du district de Braga). Accusations, soupçons et trahisons C’est alors que commence la période la plus mystérieuse de sa vie. Malgré l’échec du complot, Forestier espère convaincre le gouvernement anglais et les émigrés de financer une nouvelle tentative. Leonora le soutient pleinement et se rapproche de lui au point de ne pas hésiter à s’afficher dans les rues de Londres aux bras de celui qui est désormais connu comme étant le Marquis de Forestier. Des rumeurs de relations intimes courent alors les rues, malgré la différence d’âge (Forestier a vingt-cinq ans de moins). Admirative du général, elle entame la rédaction d’un livre qu’elle publie à Londres l’année suivante et dans lequel elle narre les exploits de son amant en 1793 durant la première guerre de Vendée – ouvrage qui depuis est considéré comme étant les mémoires de Forestier. Elle espère avec ce livre, rédigé en français, attirer les bonnes faveurs des Princes (il est d’ailleurs dédicacé au futur Louis XVIII) afin qu’ils soutiennent plus vigoureusement les actions de Forestier (et en profite au passage pour attaquer quelques émigrés et anciens vendéens qui s’opposent au complot…). Ouvrage dont elle tire une seconde édition, corrigée probablement à la demande de Forestier, quelques mois seulement après la première. Malheureusement, Henri Forestier meurt à Londres le 14 septembre 1806. La Comtesse est soupçonnée, quelques années après les faits, de l’avoir assassiné. Un témoignage particulièrement accusateur est portée contre elle en 1809 par un certain Jean-Baptiste Leclerc qui prétend avoir partagé son logement avec le général Vendéen et qui affirme qu’en 1806 Forestier ne réside plus avec Leonora depuis plus d’un an. Il affirme également que le général a été victime d’empoisonnement de la main même de la comtesse qu’il qualifie de « coquine et de scélérate ». Forestier lui aurait même ordonné de ne pas le laisser seul avec elle… Longtemps, cette thèse de l’empoisonnement est resté la cause reconnue du décès de Forestier. Je l’ai moi-même affirmé sur la base du témoignage de Leclerc dans ma biographie consacrée au général Forestier. Mais d’autres documents me poussent aujourd’hui à remettre en question cette version officielle. D’abord les courriers que Leonora échange avec le Marquis de Fulvy ; en particulier une lettre datée du 5 mai 1806 dans laquelle Fulvy demande à la comtesse de « dire mille choses » de sa part à Henri Forestier (qu’il nomme Monsieur Obart, un pseudonyme). Preuve donc que pour Fulvy, en mai 1806 Forestier et la Comtesse sont toujours en relation et en bons termes. Une autre lettre datée du 12 mai 1806, confirme la précédente missive, en évoquant un dîner à venir entre Fulvy, la Comtesse et Forestier (on y apprend même qu’elle le soigne). On est bien loin des accusations de Leclerc… Autre document disculpant la Comtesse : Le 3 juillet 1807, elle fait une déposition avec Fulvy devant une commission spéciale à Londres chargée d’étudier les créances de Forestier. Le document nous apprend que Forestier est décédé à Leceister Square. Doit-on en conclure qu’il est mort à l’hôtel Sablonnière où logeait la comtesse ? Le texte explique également que le général a rédigé un testament dans lequel il nomme héritier le fils de la comtesse… Plutôt curieux au regard du témoignage de Leclerc. Enfin, ce même document nous révèle que c’est la comtesse qui a organisé et réglé les frais d’ obsèques du général. Par contre ce qui est certain, c’est qu’entre 1807 et 1810, les Vendéens en la personne du Chevalier de Saint-Hubert, ancien lieutenant de Forestier, tentent de récupérer l’argent que les Anglais ont donné au général pour organiser son complot ; argent dont la comtesse est encore dépositaire au nom de son fils, héritier et toujours mineur. Le 28 février 1809, Saint-Hubert écrit une longue lettre à Lord Windham haut personnage de l’état britannique, pour réclamer cet argent… [...] Lire la suite…
20/03/2023De la jeunesse et de l’ascendance de Pauline Léon, nous n’en connaissions jusqu’ici que ce qu’elle avait indiqué dans son mémoire rédigé lors de ses quelques mois d’emprisonnement en 1794 : “Née à Paris le 28 septembre 1768, de Pierre Paul Léon fabricant de chocolat et de Mathurine Téholan, son épouse ; à l’époque de la Révolution, j’aidais ma mère veuve depuis cinq années à continuer son commerce et à élever sa famille composée de cinq enfants, et j’étais par conséquent nourrie et entretenue chez elle, ce qui a duré jusqu’à l’époque de mon mariage, c’est-à-dire jusqu’au 28 brumaire de la deuxième année républicaine, moment où elle me donna la direction de son état, ce qui m’obligea d’être assidue à la maison. Mon père était philosophe, il nous a élevés dans les principes, et si son peu de fortune ne lui a pas permis de nous donner une éducation bien brillante, du moins ne nous a-t’il laissé aucun préjugé (…) « [1] Il est vrai que toute recherche généalogique, qui pour un historien n’est légitimement pas l’intérêt principal, est particulièrement complexe à Paris. Toutefois en ce qui concerne Pauline Léon, la connaissance de ses ascendants est certainement une donnée à prendre en compte dans son implication révolutionnaire. Cette connaissance commence par le mariage de ses parents le 19 octobre 1767 paroisse Saint-Severin[2], et dont les bans furent publiés sur les registres paroissiaux de Langon, commune dans l’actuel département d’Ille-et-Vilaine ; en voici la retranscription : “ Jay fait au prone de la messe pssle de ce jour vingt septembre mil sept cent Soixante Sept La première bannie de mariage de pierre paul Léon fils majeur d’emmanuel léon et d’abigaël La goune domicilié De la paroisse de St Séverin ville et archeveché de Paris et de mathurine thélohan fille mineure d’anne Thelohan et de pélagie Texier Domiciliée de droit en cette psse et de fait de la Susditte de St Séverin.”[3] Un contrat de mariage avait été passé la veille indiquant que Pierre Paul Leon était fils de défunts Emmanuel Leon et Abigaël Lagouna (quelques fois Lagoune) et Mathurine Telohan fille de défunts Anne et Pélagie Texier, les deux demeurant rue Saint-Jacques[4]. Cela aurait pu nous faire penser dans un premier temps qu’ils s’étaient connus en ayant grandi dans la même rue et certainement en étant issus du même milieu social. En fait, ce n’était pas le cas et rien ne pouvait laisser présager ce mariage. Emmanuel Leon, juif de nation portugaise grand-père paternel. Le premier document connu d’un ascendant de Pauline vivant à Paris est une lettre de son grand-père paternel datant de 1729[5] : « Le 25 juin 1729, manuel Léon juif portuguais de nation étably dans la ville de la Rochelle depuis environ dix ans, représente très humblement a votre grandeur, qu’il y a environ un mois qu’il est party de la ville de la Rochelle pour se rendre en celle de Paris ou il est arrivé le 16 ou 17 may dernier, pour achetter quels marchandises pour son commerce, et a ester loger rüe de la Comédie françoise au petit hôtel d’Angleterre dans la chambre où se logeait son neveu depuis 7 ou 8 mois où il a été arreté le 20 du présent de juin et constitué prisonnier au petit chastelet par le Sr Langlade, exempt de la part de votre Grandeur disant qu’il ne pouvait pas rester en cette ville sans votre permission. Et comme le suppliant ne Scavoit pas qu’il fut besoin de La d(it)e Permission, car il auroit commancé par S’en munir de même qu’auroit aussi fait sond. neveu dans les intervalles des 7 et 8 mois ci-dessus qu’il alloit et venoit à Paris pour se soumettre tous les deux aux ordres de vôtre Grandeur. C’est pourquoy ils vous supplient très humblement Monseigneur de Vouloir bien leur pardonner et d’ordonner l’Elargissement dud. Manuel de Leon, et de Leurs accorder a tous deux, deux mois de tems pour finir à Paris leurs affaires, sans quoy cela leur causerait un préjudice très Considérable a leur Commerce, ils Espèrent de Vostre bonté cette grace et ils feront des voeux au Ciel pour la conservation de Votre illustre personne[6]. » Manuel Léon ou de Leon[7] ou même de rares fois de Lion, puis Emmanuel Leon était un juif dit alors de “nation portugaise”[8], c’est-à-dire de ceux qui durent quitter l’Espagne et l’Inquisition, puis le Portugal pour se réfugier ensuite en France, notamment à Bayonne et à Bordeaux[9]. Ils éprouvaient toutefois de réelles difficultés à s’installer dans de nombreuses villes française ; ainsi au début du XVIIIe siècle, hors courts séjours, la ville de Paris leur était officiellement interdite[10]. Toutefois, Manuel Léon fit partie des premiers, se comptant autour d’une centaine, recensés dans la capitale au milieu de ce siècle[11]. Notons que La Rochelle, ville où en 1729 il indiquait y résider depuis une dizaine d’années, ne lui était plus favorable car le parlement de Paris, “par un arrêt du 22 août 1729, fit défenses aux marchands juifs & à tous autres juifs de s’établir dans la Rochelle, à perpétuité & même pour un temps & aux officiers de police d’accorder aux juifs & à toutes autres personnes prohibées par les ordonnances, de s’établir dans cette ville à moins qu’ils n’aient des lettres patentes enregistrées en la cour”. Comme de nombreux Juifs notamment à Bayonne et à Bordeaux, Emmanuel Leon exerçait la profession de marchand chocolatier[12], et habitait lui et sa famille ainsi que la plupart de ceux dit de “nation portugaise” dans le quartier de Saint-André des Arts, et précisement rue Mazarine, au premier étage d’une maison appartenant à un potier. Dans cette rue résidaient plusieurs autres coreligionnaires comme Aaron Lopes originaire de Bayonne tenant aussi une fabrique de chocolat et Israël Bernard de Valabrègue, attaché à la Bibliothèque royale et interprète du Roi. Ce dernier fut témoin du décès dans cette maison rue Mazarine, maison décrite “à porte quarrée occupée par bas, et étant monté au premier étage”, d’Abigaël (Lougana) épouse d’Emmanuel Léon, écrit Lion dans cet acte : “8 mai 1752. — Acte de décès d’Abigaïl, femme d’Emmanuel de Lion. Y 12419. L’an mil sept cent cinquante deux, le lundy huitième jour de may, sept heures du matin, en l’hôtel de nous, André Defacq, conseiller du Roy, commissaire au Châtelet de Paris, ancien du quartier Saint Martin, sont comparus Joanan Hain dit Vidal, Juif de nation, demeurant ordinairement à Avignon, étant de présent à Paris, logé chés le nommé Poupardin, maître cordonnier, rue Saint André des Arts, et Israel Bernard de Valabrègue, aussy Juif de nation, d’Avignon, et interprète du Roy pour les langues orientalles, demeurant rue Mignon vis a vis le Collège de Gramont, et Abraham Vidal, aussy Juif de Bordeaux, demeurant à Paris, rue Saint André des Arts, chés le Sr Rosier, épicier. Lesquels nous ont dit que la nommée Abigail, femme de Emmanuel de Lion, aussy Juif de nation, Portugais, demeurant rue Mazarine, vis à vis le collège des Quatre Nations, chés un potier de terre, âgé (sic) de soixante cinq ans ou environ, est décédée en sa maison susd., ce jour d’huy matin sur les trois heures et un quart, et comme elle ne peut estre inhumée dans les cimetières ordinaires, ils sont venus nous faire la présente déclaration à l’effet qu’elle puisse estre inhumé (sic) dans le jardin du sieur Camot, à la Villette. Et ont signés : J. BERNARD DE VALABREGUE, JOHANAN HAYN dit VIDAL, ABRAHAM VIDAL. Sur quoy nous, conseiller du Roy, commissaire susdit, avons donné acte aux dessusd. de leurs comparutions, dires et réquisions, et pour y estre fait droit, le présent procès verbal sera communiqué à Monsieur le Procureur du Roy pour, sur ses conclusions, estre ordonné par Monsieur le Lieutenant général de police ce qu’il appartiendra. Et jusqu’à ce le corps mort de lad. Abicaille est demeuré en leur garde et possession. Et ont signés : J. BERNARD DE VALABREGUE, JOHANAN HAYN dit VIDAL, ABRAHAM VIDAL, DEFACQ. Vu le procès verbal, je n’empesche pour le Roy, le cadavre de laditte Abigail, femme d’Emmanuel de Leon, estre inhumé nuitament, sans bruit, scandai ny apareil, dans le jardin du nommé Camot, au village de la Villette, et estre enjoint aux officiers du guet et de police de prester main forte si besoin est et en sont requis. Fait ce 8 may 1752. MOREAU. Soit fait ainsy qu’il est requis. Ce huit may 1752. BERRYER (Au dos avec la cote ) Rapporté 3 1. en septembre 1752« .[13] Cette même année, Legrand inspecteur de Police chargé de surveiller la communauté juive et qui en profitait pour la rançonner  fut dénoncé pour ces faits par Assure Meyer facteur de l’électeur de Cologne et par le déjà cité Bernard de Valabrègue. Lors de l’enquête diligentée, une liste de quatorze juifs à interroger pour donner leur avis sur ce dernier fut dressée. Ils appartenaient en grande partie à la communauté des juifs portugais de Bordeaux dont Abraham Vidal aussi témoin au décès de l’épouse d’Emmanuel. Etaient aussi nommés, bien que résidant à Paris (nous ignorons s’il vécut à Bordeaux), « Manuel de Leon rue Mazarine, chez Coursier potier de terre, […] Raphaël de Leon quai de la Vallée, hôtel d’Auvergne”[14]. Il est vrai que d’après les rapports de Buhot, lieutenant de police chargé de la question des religions durant cette décennie, Emmanuel Léon était considéré comme étant parmi les plus notables recensés dans les “Etats des Juifs qui sont actuellement à Paris”[15]. Indiquons que les juifs dit de nation portugaise par rapport à ceux venant de l’Est avaient en général une pratique religieuse plus réduite et moins visible leur permettant une certaine intégration[16]. Nous apprenons ainsi dans le recensement du 13 juin 1755, que Raphaël de Léon logeant en 1752 à l’hôtel d’Auvergne était le fils de d’Emmanuel et que depuis, avec une soeur non prénommée, il vivait avec son père « Manuel de Leon, une fille et un garçon né Raphaël de Léon rue Mazarine chez un potier de terre, fabrique du chocolat, connu du magistrat ». Par le rapport de décembre 1756, nous découvrons qu’ils étaient originaires de Salamanque dans la province de Castille et Leon en Espagne : “Manuel de Léon, rue Mazarine de Salamanque en Espagne comce en chocolat, n a point de passpt, connu du magistrat” ; était indiqué aussi la ligne au dessous “Raphaël de Léon, rue Mazarine, de Salamanque en Espagne, cmce en chocolat, , n’a point de passport, bonne réputation”. Le 30 décembre 1757, sa bonne réputation était de nouveau soulignée : “Manuel Leon et Raphaël Léon son fils, rue Mazarine, chez un potier de terre, de Salamanque en espagne, comce en chocolat, n’a point de passport, Mr Berruyer l’a exempté de la loy générale, c’est un honneste homme pour lequel on a beaucoup de considération. » Et le 30 juin 1758 : “manüel de Leon et Raphaël de Leon son fils, rue Mazarine chez un potier de terre , de Salamanque en Espagne, Commerce en Chocolat, n’ont point de passeport mais le Comte de St Florentin a décidé qu’ils en ont pas besoin (et ajouté ensuite “m’en remettre une note pour en scavoir les raisons”), Bonne conduite.” Le 6 juillet 1759, Buhot indiquait : “Manüel de Leon et Raphaël son fils, rue Mazarine chez un potier de terre, de Salamanque, commerce en Chocolat, n’ont point de passeport, le père est un honnete homme, les Ministres ont décidé qu’il n avait point besoin de passeport” Cette dérogation de passeport, assez exceptionnelle, semble montrer que la famille Léon était sous la protection particulière d’une haute personnalité. L’essor de la consommation des produits exotiques dont le chocolat dans la noblesse, puis dans la société aisée dut favoriser leur position particulière. Emmanuel décéda à son domicile rue Mazarine le 21 février 1761, à l’âge de 82 ans “dans les sentiments de la religion judaïque”. Il fut inhumé dans un terrain privé de la Villette devenu la cimetière des juifs de la capitale. Notons que grâce à son acte de décès, on y apprend qu’il se prénommait aussi David. 21 février 1761. — Acte de décès de David Léon dit Emanuel. Y-13953. L’an mil sept cent soixante un, le… [...] Lire la suite…
09/02/2023  Je référencie actuellement les œuvres signées et attribuées à Etienne Béricourt, artiste de l’Ecole française du XVIIIe habitué aux scènes de genre, particulièrement connu pour ses scènes concernant la Révolution française.   Et commençant à bien connaitre son style particulier pour avoir notamment parcouru de nombreux sites Internet et bases de données de musées, de catalogues ou sites de ventes au enchères, je me mets à douter de certaines attributions, comme cette scène de carnaval conservée au Musée d’art de Cleveland (Et si une aquarelle de Debucourt serait en fait de la main de Béricourt ?) ou à penser que certaines semblent de lui (Officiers de la Garde nationale incitant la population au travail ?). Il en est de même de deux oeuvres signées « E.B fecit » intitulées « les effets du vin » et « le vigneron achalandé » mentionnées déjà dans mon premier article Etienne Béricourt, observateur de la Révolution : « (…) Sur Gallica, on trouve cette gravure à l’eau-forte [le vigneron achalandé] signée « EB fecit », ainsi qu’une seconde « les effets du vin »; les deux conservées dans les réserves de la bibliothèque de l’Arsenal et référencées dans le catalogue de la BnF «  Le vigneron achalandé [Image fixe] : [estampe]/E. B… fecit/publication : a paris chez padeloup. Mt Relieur porte st jacque maison du IIIe (md) de planche, [avant 1665]/1 est. : eau-forte ; 24,1 x 35 cm (élt. d’impr.)/Catalogue des estampes, dessins et cartes de la Bibliothèque de l’Arsenal : Catalogue des estampes, dessins et cartes de la Bibliothèque de l’Arsenal Autre(s) titre(s) : Titre selon Schéfer : [Scènes de cabaret] (..) «  Je soupçonnais une erreur de datation les concernant, estimant que l’on pouvait les attribuer à Etienne Béricourt et non à un artiste du XVIIe, soupçon étayé par une indication du Catalogue de la vente des estampes du l’école française du XVIIIe siècle composant la collection de Destailleur édité lors de la mise en vente de cette collection en avril 1890 : « Le Vigneron achalandé ou Ramponneau en fortune. E. B. fecit. (Bericourt.) Gravure à l’eau-forte. Epreuve coloriée. Très rare«  Mais un détail du vigneron achalandé présenté ci-dessus indique de manière certaine que cette oeuvre ne date pas du XVIIe. Ce détail se trouve dans la partie supérieure gauche du dessin :   Et oui, est accrochée au mur une représentation d’une machine aérostatique (ou plus clairement d’une montgolfière) volant au dessus d’une foule. Donc ce dessin ne peut être antérieur à 1783, date des premiers vols de ballons en France.   Indiquons que de très nombreux vols couronnées avec plus ou moins de succès eurent lieu durant cette période 1783-1785 et que les représentations fleurirent. La mode s’en empara, et on vit des montgolfières peintes sur des éventails ; et même des coiffures s’en inspirèrent au grand bonheur des caricaturistes.   Auteur / autrice Christelle Augris Voir toutes les publications [...] Lire la suite…
02/02/2023        La Vendée et Napoléon est un projet réunissant, autour de ce thème, un ensemble d’articles signés par différents historiens et spécialistes du sujet.   Plus de trente auteurs ont ainsi été sollicités pour présenter une description de la Vendée au sortir de la Révolution, mais aussi un regard sur l’action du Premier Consul puis de l’Empereur. À travers dix parties et une quarantaine d’articles, les auteurs posent la question de la pacification en Vendée, de ses réussites, de son efficacité, de ses limites, de ses fragilités mais aussi de ses ambiguïtés. Sous la direction de Grégoire Moreau (diplômé en Histoire moderne de l’ICES) et de Laurent Morival (Docteur en Histoire de l’Université de Nantes) : l’œuvre possédera une impression de qualité, une couverture rigide, une iconographie soignée et une bibliographie.     Mise-à-jour  Depuis le 16 juin 2023 le livre est officielement en vente Plus d’information sur notre page Librairie   Auteur / autrice Christelle Augris Voir toutes les publications [...] Lire la suite…