Souvenir des guerres de Vendée gravé dans la roche à Beaulieu-sous-Bressuire
Dans le nord des Deux-Sèvres sur l’ancien territoire de la Vendée insurgée et non loin de de l’intersection d’anciennes routes allant de Bressuire à Mauléon et de Breuil-Chaussée à Nueil-sur Argent et près de Beaulieu-sous-Bressuire, existe un endroit non indiqué sur les cartes mais connu par les habitants les plus âgés comme le « Pas de la Colle ». Il est difficile d’accès, car ces routes sont devenues des chemins de ferme envahis de ronces et de genêts. Pourtant, on peut y trouver une rare trace d’époque concernant les combattants Vendéens.
Un petit chiron, terme donné régionalement aux nombreux rochers de granit, est attenant à une fontaine oubliée et ruinée, et non loin d’un ruisseau nommé « Bouillon ». La ferme la “Colle” appartient à la commune de Breuil-Chaussée, mais le rocher se situe à Beaulieu-sous-Bressuire, le ruisseau faisant office de séparation administrative. Breuil-Chaussée et Beaulieu-sous-Bressuire sont deux anciennes communes associées depuis 1973 à Bressuire, siège de la communauté d’agglomération du bocage bressuirais depuis 2014.
Ce “nord bressuirais ” était un fort foyer de combattants Vendéens, et sur ce rocher on y lit, entourée de nombreuse croix, une devise gravée : ” Le roi vi(t) “.
En effet, la fontaine était le lieu des rendez-vous des combattants contre-révolutionnaires des paroisses voisines comme Bretignolles, Le Pin, Beaulieu, Breuil-Chaussée… lorsque ceux-ci devaient répondre aux ordres de mobilisation des généraux Vendéens. En effet, entre deux batailles, ils retournaient chez eux pour retrouver leurs familles et effectuer les travaux des champs. Ils y attendaient les ordres de leurs capitaines de paroisse pour retourner affronter l’armée Républicaine.
Un temps déplacée pour agrandir un champ, puis remis à sa place et le lieu réhabilité, cette “pierre historique”, témoignage d’un passé encore douloureux, est une trace unique à préserver.
Pour aller plus loin
La Petite Eglise dans l’Ouest, réaction Vendéenne au Concordat ? (Première partie)