La révolutionnaire Claire Lacombe est décédée en 1826.
Il y a quelques jours, j’ai publié un article enquêtant sur le devenir de Claire Lacombe après 1798 : Que devient la Citoyenne Républicaine Révolutionnaire Claire Lacombe après la Révolution ? Il se concluait avec une piste d’un décès d’une dénommée Claire Lacombe à La Salpêtrière en 1826.
Je soupçonnais fortement que ce soit notre Citoyenne Républicaine Révolutionnaire et j’avais donc adressé un mail aux Archives de l’AP-HP.
Je les remercie vivement pour leur promptitude et leur amabilité. Les registres des entrées de l’hospice de la Salpêtrière (cote SLP/1/Q/2/141), et ceux des décès du même hospice (cote SLP/3/Q/2/37) font bien mention d’une dénommée Claire Lacombe.
Voici respectivement les extraits de ces deux registres.
La preuve est donc avérée, et nous apprenons de nombreux détails :
Claire Lacombe institutrice âgée de 56 ans, originaire de Pagnier (sic) dans l’Ariège, domiciliée 8 rue de Sèvres depuis 24 ans, fut admise sur ordre de la police comme aliénée incurable le 30 août 1821. Elle y est malheureusement décédée le 26 mai 1826 dans la section des aliénées (section 467) d’un anévrisme du cœur.
A son arrivée, une description physique indique qu’elle mesure environ 1 mètre 52 (5 pieds, 1 pouce), ses cheveux et sourcils sont châtains, son front était haut, ses yeux bruns, son nez long, sa bouche grande, son menton long et son visage ovale et pale. Son teint était brun.
Cette description correspond à celle de son passeport établi par la Commune le 10 mars 1794. Elle mesurait alors 5 pieds et 2 pouces, ses cheveux étaient châtains, ses yeux bruns, son nez aquilin, sa bouche et son front ordinaire, son menton et son visage rond. (Archives nationales T 10012).
L’autre description provient du registre de la prison de Sainte-Pélagie du 3 avril 1795 : 5 pieds 2 pouces, les cheveux, les sourcils et les yeux étaient bruns, le nez moyen, la bouche grande, le visage et le menton rond, et le front ordinaire. (Archives de la Préfecture de Police de Paris -registres d’écrou de Sainte-Pélagie 1793-1796 AB 320).
Il est intéressant de noter qu’en 1804, Pauline Léon se déclarait également institutrice, donc les deux emblématiques présidentes des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires ont exercé après la Révolution ce métier.
Sans étude des registres d’observations médicales qui, non numérisés, ne sont consultables qu’en salle, il est difficile de commenter les raisons de son internement.
Christophe Civeton, La Salpêtrière, 1822 (Gallica)