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Petite chronique courlitaise durant l’Empire
Dans le bocage bressuirais et plus particulièrement dans le canton de Cerizay, le début de l’Empire n’est pas une période si calme. Tout comme dans le Lyonnais, mais aussi la Bretagne (les Louisets), l’Aveyron (les Enfarinés)… une partie de la population et de nombreux prêtres desservant ces paroisses refusent le Concordat. Dans le bocage, cette église anticoncordataire est tout simplement appelée la « Petite Eglise » et ses membres les « dissidents »[1]. L’ Empire étant grand dévoreur de soldats, simultanément un refus vis-à-vis de la conscription s’accentue. Notons que ce refus est exhorté par les prêtres anticoncordataires. Avec l’appui d’une partie de la population locale, ces conscrits réfractaires fuient les patrouilles de…
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Le révolutionnaire plébéien Albert Mazuel (Première partie)
Albert Mazuel, personnalité secondaire, mais non mineure de la Révolution française, n’est pas le plus connu de ceux qui accompagnèrent Hébert à l’échafaud. Pourtant, il participa à de nombreux événements cruciaux. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la notice détaillée de Tuetey le concernant dans le Répertoire général des sources manuscrites de l’histoire de Paris pendant la Révolution française.[1] Plusieurs historiens se sont intéressés à lui, soit au détour d’un chapitre, ou soit même pour des articles complets comme Mazuel et l’hébertisme de Maurice Dommanget[2]. Richard Cobb dans l’Armée révolutionnaire instrument de la Terreur dans les régions lui consacra de nombreuses pages[3], preuves s’il en fallait de l’intérêt que peut…
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Le révolutionnaire plébéien Albert Mazuel (suite et fin)
Lire la Première Partie Mission à Beauvais[1] Premières tensions En plus de l’aide apportée à la réquisition des grains, la cavalerie de l’Armée révolutionnaire participe alors au combat mené contre le « tiédisme révolutionnaire« , où toute opinion considérée comme contre-révolutionnaire doit être combattue. Les habitants de l’Oise n’éprouvent pas tous, loin de là l’enthousiasme révolutionnaire des cavaliers stationnés dans le département (ces « détachements de sans-culottes parisiens, transformés en soldats politiques »[2]). Dans les petites communes rurales du département, l’anticléricalisme des troupes provoque des tensions. Et les autorités constituées n’apprécient pas les leçons de civisme que voudraient leur donner ces « étrangers ». De nombreux heurts en découlent. Et un profond antagonisme…
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Etienne Béricourt, observateur de la Révolution
Voici un article sur un dessinateur et aquarelliste français du XVIIIe siècle, spécialiste des scènes de genre, « artiste largement ignoré œuvrant pour une production à consommation rapide, proche de l’imagerie [1] » ; le prolixe et pourtant mal documenté Etienne Béricourt. N’ayant pas trouvé de réelles études ni d’articles le concernant (qui existent peut-être) même si, lors d’un colloque en avril 2012 sur le thème de la caricature à l’université de Kent à Canterbury, une conférence lui fut dédiée [2], et voulant en savoir plus, j’ai effectué quelques recherches (certainement non exhaustives). Voici donc dans cet article, les premiers éléments glanés ici et là. Emmanuel Bénézit dans son dictionnaire des artistes…
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La révolutionnaire Claire Lacombe est décédée en 1826.
Il y a quelques jours, j’ai publié un article enquêtant sur le devenir de Claire Lacombe après 1798 : Que devient la Citoyenne Républicaine Révolutionnaire Claire Lacombe après la Révolution ? Il se concluait avec une piste d’un décès d’une dénommée Claire Lacombe à La Salpêtrière en 1826. Je soupçonnais fortement que ce soit notre Citoyenne Républicaine Révolutionnaire et j’avais donc adressé un mail aux Archives de l’AP-HP. Je les remercie vivement pour leur promptitude et leur amabilité. Les registres des entrées de l’hospice de la Salpêtrière (cote SLP/1/Q/2/141), et ceux des décès du même hospice (cote SLP/3/Q/2/37) font bien mention d’une dénommée Claire Lacombe. Voici respectivement les extraits de ces…
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Que devient la Citoyenne Républicaine Révolutionnaire Claire Lacombe après la Révolution ?
La Citoyenne Républicaine Révolutionnaire Claire Lacombe est une figure révolutionnaire féminine française qui survécut à la Révolution. Mais sa trace disparaît à Paris en 1798. Peut-on toutefois en apprendre plus la concernant après cette date ? Cet article après avoir rappelé succinctement ses faits révolutionnaires va tenter d’apporter quelques réponses. La Révolutionnaire 1792 Au printemps 1792, Claire Lacombe, comédienne de province aux idées révolutionnaires, arrive de Toulon à Paris.[1] Elle habite alors dans un petit appartement avec une certaine Justine Thibault, à l’hôtel de Bretagne 43 rue Croix-des-Petits-Champs.[2] Le 25 juillet 1792, « coiffée d’une guirlande de rose » et « d’un ton à la fois modeste & décidé » [3] en tant qu’artiste sans…
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Actes des décès de Républicains tués à la bataille de Nort-sur-Erdre en juin 1793
Les registres de décès de l’état civils de la ville de Nantes sont une grande source d’intérêt concernant le camp Républicain durant la période révolutionnaire. On y trouve des volontaires et des soldats souvent venant d’un autre département quelquefois très éloigné. Mais parfois l’état civil réserve des surprises comme les actes ci après. Bataille de Nort-sur-Erdre de l’été 1793 Etonnamment, sont enregistrés fin décembre 1793 et début janvier 1794 des décès de soldats tués lors des combats de Nort-sur Erdre ayant eu lieu de la soirée du 27 à la matinée du 28 juin 1793. Le bataillon Meuris composé de volontaires nantais retarda une partie de l’armée Vendéenne lors de…
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Quelques traces de brigands Vendéens dans les registres de décès de Nantes en l’an 2.
Lors de certaines recherches historiques, l’état civil est une source à ne pas sous-estimer ; notamment lorsque ces recherches concernent des évènements extraordinaires impactant la population locale,. Toutefois, quelquefois l’absence d’actes peut interpeller. Comme celui de Vendéens durant les troubles de l’Ouest. Prenons l’exemple des registres de décès dans l’’état civil de Nantes vers nivôse an 2. Registres qui furent, précisons-le, consultés de manière indicative et non exhaustive. Mise en contexte historique Cette période est choisie car elle correspond à la fin tragique de la virée de Galerne lors des sanglantes batailles de Nort-sur-Erdre et de Savenay confrontant les restes de l’armée Catholique et Royale avec les troupes Républicaines. Une partie…
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Quitter le pays comme émigrette et revenir en tant que yoyo, l’étonnant parcours d’un jouet.
Qui ne connaît pas le yoyo, ce jeu d’enfant qui depuis cent ans a vu de multiples retours de faveur ? Mais le fait qu’une partie de son histoire en Europe soit liée à la Révolution française est un peu moins su. Voici donc un petit article sur l’émigrette son ancienne dénomination. Plusieurs pistes sont évoquées concernant l’origine de ce jeu, certains le reconnaissent sur des vases grecs du Ve siècle[1], d’autres pensent le retrouver sur des carreaux de Delft du milieu du XVIIe[2], mais il est difficile de tracer ce jouet pourtant parmi les plus anciens avec la toupie et les osselets notamment. La théorie la plus acceptée est qu’il…
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Glanes historiques : naissance du fils de Théophile Leclerc et de Pauline Léon
Dans l’état civil reconstitué de Paris, de petites merveilles s’y cachent ! Ainsi cet acte de naissance en date du 29 fructidor an III de Pierre Leclerc né le 27 (13 septembre 1795) « rue du fossé Montmartre, passage des vignes n° 7 . » En effet, il est fils des révolutionnaires Jean Théophile Victoire Leclerc alors indiqué comme « négociant » et Anne Pauline Léon. Parmi les témoins, Anne Leclerc institutrice passage des Vignes, est la sœur ainée de Théophile, elle était née à Montbrison le 4 octobre 1764 et décède en tant que Jeanne Anne Leclerc aînée toujours à Montbrison le 10 avril 1835. Notons qu’en 1804, Pauline Léon, lorsqu’elle demande la libération…